Face à la crise énergétique,comment nos entreprises s’adaptent-elles ?
Le VDJ 360 est allé à la rencontre de quelques-unes, grandes consommatrices en électricité.
Les entreprises combières sont face à des défis sans précédent. Quand la hausse des coûts en énergie croise les impératifs climatiques, l’obligation de changer de paradigme est maintenant inévitable pour perdurer. Comment nos entreprises s’adaptent-elles face à cette crise énergétique ? Quelles solutions ont-elles été mises en place, quelles mesures ont été prises ? Le VDJ 360 est allé à la rencontre de quelques-unes, grandes consommatrices en électricité.
Bodenmann
L’établissement centenaire Bodenmann au Campe considère ce sujet comme une des priorités actuelles. « Cela a un impact considérable sur les charges financières de l’entreprise, explique Marc Dépraz, directeur. Nos axons donc notre stratégie sur deux points : notre énergie et nos finances. Tous nos locaux sont en train de passer aux Leds. Dès le printemps, ou dès que l’on pourra accéder aux toits sans danger, nous installerons plus de 1000 m2 de panneaux photovoltaïques, qui pourraient couvrir notre consommation, mais les techniques actuelles de stockage ne nous permettent de consommer que 50% et de vendre le reste au réseau, sinon nous serions auto-suffisants. Le prix de l’énergie augmente drastiquement, vu le prix auquel on achète le Kilowattheure, le photovoltaïque est rentable, ça a du sens. Nous sommes déjà chauffés au bois, en utilisant nos propres déchets. Nous sommes également attentifs à l’isolation des bâtiments. En termes d’exploitation, du moment qu’on a les Leds, on se permettra d’éteindre certaines zones, ce qui n’est pas facile avec les néons. En cas de coupures, nous ne travaillerons que quand l’électricité reviendra, même si cela revient à faire des horaires décalés. »
Valtronic Technologies
Nous avons parlé avec Abdellah Aouame, Head of Industrial Excellence, en charge du sujet. « Nous avons d’ores et déjà pris des mesures internes, notamment en favorisant le télétravail. Cela peut paraître simple, mais nous incitons nos collaborateurs à éteindre les lumières avant de partir en nommant un responsable qui s’assure que ce soit fait. Nous favorisons également les réunions par visioconférence plutôt que dans les salles, ce qui impacte nos traces carbone. Le management et l’administratif sont généralement en home office. Nous avons également priorisé nos activités à forte valeur ajoutée plutôt que les énergivores, en analysant les efforts par rapport aux bénéfices : certaines peuvent être drastiquement coupées; on peut aussi retarder certains projets. Nous avons envisagé différents scénarios avec les reprises d’activités : 4h OFF-4h ON ou encore 4h OFF-8h ON. Comment diversifier notre énergie propre ? Vu la configuration de notre bâtiment, le photovoltaïque n’est pas adapté, puis il y a eu une ruée sur les panneaux solaires, ce qui a engendré une pénurie. Nous aurons notre système de chauffage au bois au lieu du fioul dès l’an prochain. Nous avons la volonté de pouvoir insuffler une démarche citoyenne et responsable dans nos équipes en baissant le chauffage des locaux le soir et les week-ends, en plus de faire des petits gestes quotidiens. Nous avons mis des consignes pour maintenir le chauffage entre 16 et 18°, notre bâtiment a la chance d’avoir le soleil qui tape toute la journée, cela nous aide bien. Nous avons la volonté de réapprendre à consommer et d’instaurer les bons réflexes à avoir. »
Jaeger LeCoultre
La grande maison n’est pas en reste sur les mesures à prendre. « On va essayer de faire au moins 10% d’économie d’énergie sur le confort, explique Joël Meylan, Security & General Services Director chez Jaeger-LeCoultre, nous allons adapter la température, éteindre les lumières, utiliser les outils de production avec le bon équipement, utiliser les bonnes machines au bon moment. Nous avons envisagé trois scénarios : -10%, -20% et -30%, avec les coupures des installations non-obligatoires, comme par exemple les machines en double que l’on fait tourner pour des raisons de sécurité. Nous travaillons avec le groupe Richemont en échangeant les bonnes pratiques et en favorisant les synergies entre nous. Nous suivons ce que la Confédération préconise, en baissant les températures et en faisant moins tourner les machines qui ne sont pas nécessaires à notre temps de production. Nous adaptons les horaires de chauffe et pourrons restreindre les horaires de fonctionnement des éléments gourmands en énergie. On espère passer le cap sans casse. On va changer l’organisation du travail, fermer certains ateliers pour faire baisser nos charges et adapter l’organisation à la demande du client. Nous faisons attention aux moments d’utilisation de l’électricité pour faire baisser les pics d’énergie constante de consommation. »
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