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Être apprenti dans une commune

La Commune du Chenit nous a ouvert ses portes, du moins celles de ses apprentis

Des formations nombreuses et variées qui ont la particularité d’offrir aux étudiants de toucher à différents domaines et d’effectuer des tâches hétéroclites qu’on ne trouve que dans les institutions publiques.

Dans tous les services

L’avantage d’effectuer son apprentissage dans la fonction publique est de toucher au plus près à tous les services administratifs. C’est le cas de deux employés de commerce actuellement en formation à la Commune du Chenit. Alexandre Capt est en première année d’apprentissage. Du haut de ses 16 ans il a ses idées bien arrêtées sur son avenir et se donne les moyens pour y parvenir. A 16 ans, il accueille le public, il répond au téléphone où il s’efforce d’avoir les réponses adéquates en fonction des demandes. Il vérifie les factures, fait des mises à l’enquête, prépare les dossiers de mise à l’enquête et effectue le travail administratif pour délivrer les permis de construire en suivant les instructions du bureau technique communal. « Après j’irai faire un tour à la Bourse communale et au Bureau technique, en passant par les ressources humaines. J’ai beaucoup d’interaction avec le syndic, c’est très plaisant. Avant de commencer ici, j’avais une idée globale de ce que le job pouvait être, ça me plaît. On touche à tout et ça me sera très utile quand j’ouvrirai mon bar, un projet que j’ai en tête depuis longtemps. Et si cela ne marche pas, j’aurai toujours de quoi me retourner : il y a plein de débouchés avec cette formation ! »

Alexandre Capt ouvrira peut-être un bar après ses études.

Même son de cloche pour Noémie Peter, en 2e année, qui désire s’orienter vers l’administration publique « en 2e année je suis à la bourse, les tâches sont différentes, plus basées sur les chiffres, je traite les factures, j’effectue les paiements. Je vais passer aux ressources humaines et au contrôle des habitants. Pour moi les qualités principales pour ce job sont d’être avant tout très bien organisé car on a plusieurs tâches à faire et beaucoup de procédures à respecter. Alors je me fais des marches à suivre, j’ai trouvé un système qui me convient. Il faut être calme et rester concentré, on doit aimer le contact avec les gens, être à l’aise avec ça. »

Noémie Peter se destine à rester dans l’administration publique.

A l’extérieur c’est pas mal non plus

En 2e année d’AFP (attestation fédérale professionnelle) d’agent d’exploitation, Tristan Léon se voyait paysagiste. « J’ai vu cette place, je me suis renseigné et j’ai vu que ça touchait plusieurs métiers manuels et ça m’a plu. On touche à tout dans ce métier : conciergerie, nettoyage, réparation, on touche même à l’électricité ! Comme j’aime les camions et conduire -je demande à chaque fois de monter -, à la sortie j’irai peut-être vers une formation de chauffeur poids-lourds. De ce qu’on m’a dit, ceux qui font ma formation travaillent beaucoup en EMS et dans les écoles, ils font plutôt de la conciergerie. A la commune, on fait plus de voirie, du déménagement, on touche à tout ! C’est un métier très varié, on voit de tout, l’ambiance de travail est agréable et mes collègues sont sympas : il y a beaucoup d’humour et d’ambiance. Finalement, j’aimerais bien rester ici si mes démarches pour chauffeur poids-lourds n’aboutissent pas. »

Tristan Léon touche à tout en tant qu’agent d’exploitation.

L’appel de la forêt

Le grand air, préparer la forêt de demain, préserver les espèces protégées, fabriquer et entretenir le mobilier pour les chalets d’alpage et les refuges… tant de raisons qui ont poussé Elio Carbone à entamer un CFC de forestier bûcheron. En 3e année, il est déjà passé par plusieurs « services » qui l’ont tour à tour enchanté: « J’adore être à l’extérieur, surtout en forêt que j’ai beaucoup fréquentée depuis l’enfance en famille. Entretenir la forêt, éliminer les arbres en mauvais état, faire des soins sylvicoles afin de préparer la forêt au changement climatique en favorisant certaines essences, favoriser la diversité du bois pour la production… il y a un aspect biodiversité que j’aime bien aussi, c’est faire de l’entretien pour faire des places pour le Grand Tétras. En hiver on ne chôme pas non plus ! On fait plusieurs travaux comme des tables de pique-nique, des bancs, des bassins… on fait des tavillons pour les chalets d’alpage, du bois de feu pour les refuges, on change les planches, les fenêtres, on enlève les graffitis car quand les gens arrivent dans un endroit propre, ce dernier a tendance à le rester. Après mon CFC je me lance dans une maturité professionnelle, qui m’ouvrira les portes pour devenir ingénieur. » Rémy Meylan, son formateur et garde forestier est certain qu’Elio a un bel avenir dans le métier. « Elio va faire cette maturité, il a vu le côté pratique du métier, il est trop malin pour rester derrière une tronçonneuse, il va probablement finir ingénieur. »

Elio Carbone répare la tronçonneuse avant de repartir en forêt.

Comment faire son apprentissage dans une commune ?

Au Chenit, la responsable RH et secrétaire municipale ajointe, Stéphanie Buttet-Golay, reçoit les candidatures où elle effectue un premier tri. « Je regarde déjà l’éloignement. La région reste prioritaire, peu importe le dossier. C’est important de former les gens d’ici. Nous avons reçu une dizaine de candidatures l’an passé, dont 50% venaient de plaine. Nous fonctionnons comme une entreprise à taille humaine, le travail est très varié mais nous sommes au service des citoyens, il faut aimer être au service des autres. La lettre de motivation est très importante, le candidat devra être axé sur les services, avoir une bonne orthographe, il doit aimer travailler en équipe et en autonomie aussi. Il doit également être fiable car il faut respecter la confidentialité des dossiers. »