Visite d’Isabelle Moret au Pôle Santé de la Vallée de Joux

La présidente du Conseil National s’est déplacée jusqu’à la Vallée de Joux ce jeudi 20 août. Depuis le début de l’été, elle fait la tournée des «dix cantons les plus touchés par la crise du coronavirus», afin de se faire une idée, au-delà des chiffres et des statistiques, «de la réalité sur le terrain».

Une visite qui n’était pas inscrite dans son planning mais qui a pu se faire par l’intermédiaire de Carole Dubois, qui l’a convaincue de l’intérêt de venir voir un hôpital de périphérie très impacté au début de la crise et la gestion de celle-ci.

Etat des lieux

C’est par une présentation du PSVJ et de la situation sanitaire combière que la visite de la première citoyenne du pays commence. Pascale Meylan, directrice du Pôle Santé Vallée de Joux et le Dr Surennaidoo Naiken, directeur médical, exposent les éléments clés de la crise. L’exposé révèle que le PSVJ a pris en charge 43 patients atteints du Covid-19 durant la période du 25 février au 30 avril sur un total de 57 cas répartis sur les 3 pôles de santé vaudois, ce qui représente 75%. Le 13 mars 2020, soit au pic de la crise, 52% des dépistages réalisés étaient positifs et 13 décès sont attribués au Covid-19. La capacité usuelle de lits a pu être augmentée à 25 lits dont 19 lits de soins aigus et 6 lits de courts séjours. Le PSVJ s’est vu amputé jusqu’à 20%

de son effectif infecté par le virus dont 3 membres de la cellule de crise. La situation a entraîné une réorganisation des services et a permis de constater la polyvalence, la flexibilité et l’adaptation des collaborateurs, très impliqués dans la gestion de la crise au jour le jour. Les locaux ont été réaménagés, l’EMS réorganisé, même le bureau du directeur médical a été transformé. Depuis la fin de la phase aiguë, le PSVJ fonctionne avec deux équipes distinctes Covid-19 et non-Covid-19 en vue d’une éventuelle deuxième vague. Aujourd’hui, le Dr Naiken confirme que depuis le mois de juin: «zéro infecté, zéro hospitalisation à la Vallée de Joux» et ce, avec une dizaine de dépistages quotidiens réalisés.

Anticipation

Le PSVJ venait tout juste de naître lorsque la crise sanitaire a eu lieu. De quoi mettre directement «les mains à la pâte» et se relever les manches. Avant même que la DGS ne l’ordonne, il est décidé de fermer les visites et d’obliger l’intégralité du personnel de l’hôpital et du CMS à porter les masques. Les résidents infectés de l’EMS sont isolés en unité Covid et un portakabin est installé. Les activités du bloc opératoire sont stoppées et un partenariat avec les syndics des communes, l’industrie horlogère, les écoles et les médecins de Vallorbe est mis en place. La communication à travers ValTV est régulière pour informer la population. Afin de répondre aux directives cantonales, un deuxième portakabin va être installé pour cet hiver et sera maintenu jusqu’à l’été prochain. L’espace accueil sera également maintenu, avec un accueil réservé pour les patients Covid.

Du côté de la première citoyenne du pays

Isabelle Moret s’est montrée extrêmement intéressé par l’exposé présenté. Prenant beaucoup de notes dans son petit carnet, elle a posé beaucoup de questions. Elle s’est montrée particulièrement surprise de l’absence de pédiatre à La Vallée, sujet qui intéresse beaucoup de mamans combières, obligées de passer régulièrement les cols et faire beaucoup de kilomètres. Le Dr Naiken confirme la pénibilité d’attirer les spécialistes mais que le sujet est pris très au sérieux, et se montre optimiste car «un nouveau dynamisme se crée, avec de bonnes conditions financières». Le sujet de la prise en charge des patients frontaliers est également abordé, nos voisins font face à un véritable désert médical et «la volonté des deux côtés de travailler ensemble se fait sentir» précise Pascale Meylan. De son côté Isabelle Moret explique sa présence «j’ai voulu prendre le pouls sur le terrain pour comprendre ce qu’il s’était passé dans les hôpitaux et EMS dans les endroits le plus touchés de Suisse, en particulier en Suisse Romande. C’est très intéressant de visiter le PSVJ qui est à la fois un hôpital et un EMS. Pour nous les chiffres et les moyennes ne sont pas très parlantes, c’est très abstrait et on n’a pas une vision très concrète du terrain c’est la raison pour laquelle je suis ici aujourd’hui, pour qu’on m’explique comment les médecins, les soignants ont vécu les difficultés de ce printemps. Savoir ce qu’ils attendent de nous, les politiques, pour éviter une éventuelle 2e vague et qu’on soit plus prêts. Il y a des frémissements, des petits regains, mais il ne faut pas surréagir non plus, la vie doit continuer avec les gestes barrières car le virus va rester avec nous, mais nous devons apprendre à vivre avec lui.»

Après la visite de l’hôpital, la présidente du Conseil National a pu toucher de près l’hospitalité combière avec le traditionnel verre de l’amitié.

Pascale Meylan, directrice générale du PSVJ insiste pour que l’en- semble de la population combière, habitants, restaurateurs et commerçants, continue et ne se relâche pas dans les gestes barrières «il est important de rester vigilant sur les mesures de précaution. Les chiffres augmentent, ne changez pas les bonnes habitudes: respecter les distanciations sociales sinon portez un masque!»