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La Vallée de Joux tient ses engagements en matière de transition énergétique

La transition énergétique dans la Vallée de Joux est en marche, portée par des entreprises et des individus conscients de l’importance de préserver notre planète pour les générations futures.

D’ici 2030, la Suisse s’est engagée, dans le cadre de l’Accord de Paris, à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50% par rapport au niveau de 1990 . A La Vallée, la réduction de l’empreinte carbone, l’adoption d’énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique sont devenues des priorités pour atteindre les objectifs environnementaux fixés par la Confédération.

En effet, si depuis quelques années, la transition énergétique est un défi majeur pour toute la Suisse, la situation politique actuelle et la menace de pénurie d’énergie ont fortement incité les entreprises à accélérer le processus. Le 15 juin dernier, le VDJ360 a accueilli autour de ses « tables rondes » télévisées 6 spécialistes combiers ainsi que Aline Clerc, directrice DGE-DIREN du canton de Vaud. Une pause dans cette transition pour réaliser l’ampleur du travail déjà effectué et préparer le chemin restant à parcourir.

PME ou grosse entreprise : même combat contre l’empreinte carbone

Dans une grosse entreprise horlogère

Pour Joël Meylan, directeur des services généraux chez Jaeger-LeCoultre, c’est un combat que mène l’entreprise depuis près de 10 ans déjà. « L’entreprise s’est engagée, en collaboration avec le canton, à réduire ses émissions de 25% et nous avons atteint 30% » explique-t-il fièrement. Ainsi, pour cette entreprise d’horlogerie, il a fallu repenser la mobilité en encourageant fortement le co-voiturage, en proposant des lignes de bus à destination de la France ou encore du télétravail. Les toitures, façades et fenêtres de l’entreprise ont également été améliorées dans cet objectif de transition énergétique. « Des étapes coûteuses mais nécessaires pour honorer cet engagement » explique M. Meylan.

Pour la commune du Chenit

Comme déjà abordé dans l’article VDJ360 sur la mobilité, la diminution du nombre de voitures est primordiale pour cette région qui compte plus de 4400 travailleurs frontaliers quotidiens. Pour Olivier Baudat, syndic du Chenit, cela passe par encourager le covoiturage en désengorgeant les parkings publics grâce à des horodateurs, gratuits la première heure. En cours de création, une ligne publique de bus, transfrontalière, permettant de boucler le morceau « Le Brassus-La Cure ». « Cela permettrait d’encourager la population, les touristes ou les travailleurs à relier Morez, Les Rousses, Bois d’Amont, Le Brassus, en bus plutôt qu’en voiture » explique le syndic.

Un exemple de PME

Pour certaines PME de La Vallée comme l’imprimerie Baudat, il s’agira en plus d’adhérer au label « myclimate » par exemple, afin de financer des projets qui contribuent à la diminution de cette empreinte.

De l’énergie made in Vallée de Joux

L’autoproduction de son énergie est un rêve dont ne se cache pas la Vallée de Joux. Le sujet des éoliennes ayant été repris par Olivier Baudat durant les « tables rondes », Aline Clerc a pu expliquer la difficulté de concilier l’éolien et la protection de l’environnement dans cette région très protégée. Prenant l’exemple de l’accord reçu par Sainte-Croix, elle encourage à persévérer en prenant en compte tous les paramètres.

Ce dont ne se privent pas les 3 communes et la SEVJ qui continuent de travailler en collaboration avec les autorités cantonales et fédérales pour permettre au projet « EolJoux II » de voir le jour. Moins d’éoliennes pour de meilleures performances, tout en étant placées un peu plus loin de la zone protégée, voilà les propositions de cette seconde mouture.

En attendant, la SEVJ propose aux PME le label « TERRA Pro » afin de soutenir les producteurs locaux d’énergie renouvelable. Elle propose également la pose de panneaux solaires sur les toits des grandes fermes et de pouvoir retourner le surplus dans le circuit. Par exemple.

Jaeger-LeCoultre, quant à elle, favorise la production d’énergie suisse, autant que possible en se fournissant en électricité bleue issue des usines hydroélectriques du pays.

La gestion responsable des déchets et des ressources

Les entreprises doivent réduire leur production de déchets, favoriser le recyclage et privilégier l’utilisation de matériaux durables. L’économie circulaire, qui vise à minimiser le gaspillage et à maximiser la réutilisation des ressources, est également mise en œuvre pour optimiser l’utilisation des matières premières. Chez Jaeger-LeCoultre, par exemple, « une meilleure gestion de l’eau a permis de diviser par 3 la consommation d’eau au cours des 15 dernières années » explique Joël Meylan, également directeur de la Protection des Eaux de la Haute Vallée de l’Orbe (PEHVO).

Enfin, la sensibilisation et l’implication des employés

Les entreprises mettent en place des programmes de formation, des séances d’information et des campagnes de sensibilisation pour encourager des comportements durables au sein de leurs équipes. Aline Clerc souligne l’importance de changer notre perception de l’énergie et de réaliser sa véritable valeur. Il fut un temps où elle était considérée comme infinie et à un prix raisonnable, mais aujourd’hui la société doit évoluer en tenant compte de sa rareté et de son coût réel. La transition énergétique dans la Vallée de Joux est en marche, portée par des entreprises et des individus conscients de l’importance de préserver notre planète pour les générations futures. 

On a vécu dans un monde où l’énergie était infinie et à un prix raisonnable. Aujourd’hui, la société doit changer en ayant en tête sa valeur réelle» -Aline Clerc 

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