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Nouvelles du Grand conseil: Déconfinement, et après… ?

Ce mois, c’est Sébastien Cala, Député au Grand Conseil vaudois, qui s’exprime.

Cette rubrique est dédiée à nos deux élus locaux au parlement cantonal. En alternance, chacun rapporte ses impressions personnelles et les échos des débats qui font notre canton. Ce mois, c’est Sébastien Cala, Député au Grand Conseil vaudois, qui s’exprime.

Après des semaines d’arrêt, et dans le but de respecter les mesures sanitaires en vigueur, les séances plénières du Grand Conseil ont repris à la salle de La Marive, à Yverdon-les-Bains. Le chef-lieu du Nord vaudois devient dès lors la «capitale» politique du canton jusqu’à la pause estivale, tout du moins. Les débats s’annoncent particuliers, tant la crise sanitaire et économique a marqué et marque toujours les esprits. La nouvelle répartition des député.e.s dans la salle de La Marive – chacun s’assied à la première place disponible en entrant afin d’éviter les contacts, ce qui empêche les membres d’un même parti d’être réunis – va changer également les dynamiques, rendant les discussions plus compliquées au sein des groupes politiques. Il sera dès lors plus difficile d’appréhender au mieux les positions de chacun.

FAVORISER LA CRÉATION DE PLACES D’APPRENTISSAGE

Pour l’heure, le Plénum s’est essentiellement penché sur des dossiers urgents qui ne sont pas en lien direct avec la situation actuelle, à l’image du cautionnement de l’Hôpital Riviera-Chablais, ou de divers crédits d’étude ou d’investissement. Les dossiers spécifiquement liés à la COVID-19 étant pour le moment traités au sein des commissions. Par ailleurs, les député.e.s de tous bords politiques ont déjà déposé plus de 70 objets parlementaires. Le groupe socialiste a fait, pour sa part, des propositions destinées, entre autres, à renforcer le filet social actuel, demandant notamment qu’en plus d’une compensation de revenu, les acteurs et institutions forcés de mettre un terme à leurs activités durant le confinement puissent également bénéficier d’un soutien afin de pallier, au moins partiellement, le manque à gagner une fois leur activité relancée. Notre groupe est également intervenu pour favoriser la création de places d’apprentissage dans le canton, élément qui a déjà été pris en compte par le Conseil d’Etat. Nous avons également déposé des objets parlementaires demandant de valoriser le travail de celles et ceux qui ont œuvré pour le bien de la société durant le confinement ou pour travailler à la mise en place d’un nouvel outil en cas de crise, à savoir: une assurance perte de gain générale.

RÉCESSION À CRAINDRE

Voilà de quoi nourrir les débats des prochains mois car toutes les demandes des groupes politiques ne pourront être mises en œuvre. Il faudra en effet faire des choix, car le canton, à l’image de l’ensemble du pays, de l’Europe et du reste du monde d’ailleurs, va subir une récession économique importante. Pour y faire face, nous allons devoir rester solidaires et uni.e.s, à l’image de ces dernières semaines, où toutes les générations ont fait des efforts importants afin d’empêcher la surcharge de notre système de santé et de protéger les personnes les plus vulnérables.

FREIN À L’ENDETTEMENT DANS LA CONSTITUTION

La relance économique passera vraisemblablement par d’importants investissements des pouvoirs publics, au niveau fédéral, cantonal mais aussi communal. Une fois encore, de riches débats sont attendus au sein du Grand Conseil quant au choix des investissements et à l’ampleur de la politique anticyclique du canton qui engendrera assurément de l’endettement. La question étant de savoir quelle est la marge que les député.e.s laisseront au gouvernement alors même que la Constitution vaudoise impose un mécanisme de frein à l’endettement (le déficit ne pouvant excéder 3% des revenus nets). 

ACCÉLÉRER LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

A nous de faire en sorte que cette politique de relance, devienne une opportunité pour modifier notre système qui a montré ses limites durant la crise – et même précédemment – afin de le rendre plus juste. En orientant les investissements, l’Etat aura également la possibilité d’accélérer la transition énergétique, élément qui pourrait être bénéfique à la fois pour l’emploi, l’environnement et les dépenses des entreprises et des ménages. Il faudra bien évidemment être attentif au fait que cette relance ne se fasse pas au détriment des personnes les plus précarisées et de la classe moyenne.

Avoir des institutions solides, crédibles, capables d’investir et de soutenir celles et ceux qui sont en difficulté apparaît aujourd’hui plus important que jamais. Il va sans dire que le filet social actuel n’est pas parfait, nous allons devoir trouver des solutions pour améliorer les choses et préparer l’avenir sereinement afin de faire face aux défis futurs.