Un « 6 à 8 » pour valoriser l’apprentissage
Le « 6 à 8 » de la SIC organisé au Casino du Brassus a réuni les acteurs clés de la formation pour réfléchir aux moyens de rendre l’apprentissage plus attractif.
Dans un contexte de pénurie de personnel qualifié et de désintérêt croissant des jeunes pour les filières professionnelles, le « 6 à 8 » de la SIC organisé au Casino du Brassus a réuni les acteurs clés de la formation pour réfléchir aux moyens de rendre l’apprentissage plus attractif. Objectif : adapter le système aux réalités économiques et valoriser une voie d’excellence souvent méconnue.
Le « 6 à 8 » exceptionnel au service de l’apprentissage
Organisé en partenariat avec le canton de Vaud, le « 6 à 8 » de la Société Industrielle et Commerciale du 28 octobre dernier s’est imposé comme un espace de dialogue entre responsables de formation, entreprises, formateurs et apprentis. Cette édition, consacrée à la formation professionnelle, a pris la forme d’une émission télévisée filmée dans les conditions du direct. Le plateau réunissait d’anciens apprentis, des représentants d’écoles et d’entreprises, avec la possibilité pour le public de poser des questions via un QR code. Les réponses ont été apportées en fin d’émission, renforçant l’interactivité du format.

Parmi les personnalités présentes figuraient Frédéric Borloz, Conseiller d’État, Cédric Blanc, directeur général de l’enseignement obligatoire et de la pédagogie spécialisée et Lionel Eperon, directeur général de l’enseignement obligatoire. Côté Vallée de Joux, Stephan Naddeo, directeur des écoles et Sylvie Aubert, présidente de l’ASIVJ, ont apporté leur éclairage local. Francesco Cavaliere, récemment médaillé aux Swiss Skills, a partagé son parcours inspirant.

Redonner ses lettres de noblesse à la formation professionnelle
Le constat est préoccupant : dans le canton de Vaud, seuls 20% des jeunes choisissent la voie de l’apprentissage à la sortie de l’école obligatoire. Ce chiffre, jugé insuffisant, s’explique en partie par une orientation systématique vers le gymnase, laissant certains élèves en situation d’errance scolaire. À l’inverse, en Suisse alémanique, l’apprentissage est perçu comme une étape de maturation et d’intégration pour les jeunes indécis.
Les intervenants ont rappelé que l’apprentissage n’est pas une voie figée : il ouvre sur de nombreuses passerelles et permet une formation tout au long de la vie. Le canton multiplie les initiatives pour revaloriser cette filière, notamment par des rencontres régionales et des outils d’information adaptés.
Une voie d’excellence au cœur du tissu économique local
À la Vallée de Joux, les entreprises horlogères comme Jaeger-LeCoultre, Audemars Piguet et Breguet, perpétuent une tradition de formation interne pour répondre aux besoins en main-d’œuvre qualifiée. L’apprentissage y concerne une diversité de métiers, bien au-delà des filières classiques comme l’horlogerie ou la micromécanique.
La région est perçue comme rassurante par les familles, et les entreprises s’investissent dans le recrutement des jeunes : portes ouvertes, forums des métiers, stages professionnels et outils numériques comme notre site « Vallée de Joux 360 » permettent de créer des ponts entre école et monde du travail.
L’école joue également un rôle clé en nommant des référents professionnels et en invitant des entrepreneurs et apprentis à témoigner. Le projet « Lift », qui permet à certains élèves de découvrir le monde professionnel dès la 9e année, illustre cette volonté d’ouverture.
Réussir sa carrière : une question de sens et d’épanouissement
Au-delà du diplôme, les jeunes générations aspirent à une carrière porteuse de sens. L’orientation à 14 ou 15 ans ne doit pas être vécue comme une décision irréversible : les passerelles et la formation continue permettent des réorientations tout au long de la vie.

Face à la pénurie de personnel qualifié dans certains secteurs, les entreprises doivent investir dans la formation interne et collaborer étroitement avec les institutions publiques. Ce partenariat est essentiel pour adapter les contenus aux besoins du marché et rendre les métiers plus attractifs.
Faire germer les vocations
L’événement du « 6 à 8 » a permis de mettre en lumière les enjeux cruciaux de la formation professionnelle dans le canton de Vaud. En valorisant l’apprentissage comme une voie d’excellence, en renforçant les liens entre école et entreprise, et en adaptant les dispositifs aux aspirations des jeunes, la région trace les contours d’un avenir professionnel plus inclusif, plus souple et plus porteur de sens.