Jeudi 16 janvier, la Société Industrielle et Commerciale de la Vallée de Joux (SIC) organisait, dans le cadre de «6 à 8», sa conférence annuelle à l’Hôtel de Ville du Sentier sur l’intelligence artificielle. Audemars Piguet a marqué les esprits en proposant une application très concrète de l’IA en entreprise.
L’IA après la protection des données
L’année passée, la SIC organisait une conférence sur la protection des données et sur la loi s’y rattachant. Avec l’implémentation de l’intelligence artificielle, doit-on être inquiet? Ou se montrer positif? A-t-on à faire à une nouvelle révolution industrielle?
Quand l’IA vous rattrape
En 2024, la presse révèle la vitesse à laquelle l’utilisation de l’IA évolue en entreprise: Dans Le Temps du 23 avril 2024, on peut lire: «Pour les PME, adopter l’IA est compliqué». Le 11 juin 2024, soit deux mois plus tard, le quotidien genevois se montre plus alarmant: «Pour les entreprises, il est suicidaire de ne pas se lancer dans l’intelligence artificielle». Quelques mois plus tard encore, le processus d’intégration de l’IA en entreprise semble avoir été adopté: «L’IA au coeur des PME» titre ainsi le PME Magazine, en date du 8 octobre 2024. Mais est-ce vraiment le cas?

Les entreprises ont-elles vraiment le choix?
Selon le Swiss AI Center, les petites ou moyennes entreprises (PME) représentent 3 millions d’emplois dans 590 000 entreprises, soit 60% de la population active en Suisse.
«Les entreprises qui n’utilisent pas l’IA seront remplacées par des entreprises qui l’utilisent», annonce Bertil Chapuis, Professeur à la Haute École d’Ingénierie et de Gestion du Canton de Vaud (HEIG‑VD) en début de conférence.
Pour aider celles-ci à intégrer l’AI dans leur transition numérique, un centre suisse d’IA pour les PME a été développé, mettant à disposition des spécialistes du domaine de l’IA, une infrastructure de calculs et des outils, poursuit le Professeur, également membre du Swiss AI Center.

L’expertise à proximité
Les entreprises l’auront compris, pour assurer leur transition numérique et celui de l’intégration de l’intelligence artificielle, il est essentiel de passer par un spécialiste dans le domaine de l’IA.
Un entrepreneur et une entreprise de la région partagent leur expertise et leur expérience dans le domaine de l’IA dans la deuxième partie de cette conférence.
Ce qu’en dit l’entrepreneur de la région
L’entrepreneur de la région s’appelle Jonathan Rochat. Docteur en mathématiques, diplômé de l’EPFL, celui-ci travailledepuis 2018 pour le compte de l’entreprise Rollomatic SA, spécialisée dans le développement d’outils et de machines:
«L’IA peut notamment être utilisée dans le service après-vente. L’IA va répondre à la hotline. Elle permettra l’amélioration des départements dans lesquels se trouvent suffisamment de données. L’IA représente un gain de temps, un gain de coût aussi. L’IA est également capable de travailler en dehors des heures de bureau.»

Des parfums aux montres
L’approche d’Eric Saracchi, Chief Digital Transformation and Information Officer chez Audemars Piguet (Marketing) SA, est encore plus pratique et concrète. Pour lui, il s’agit avant tout de «trouver des cas d’usages, pour mieux transformer l’entreprise.»
Avant d’intégrer Audemars Piguet en 2023, Saracchi travaillait chez Firmenich. En 2019, lamaison genevoise de création de fragrances et d’arômes sort le premier parfum généré par l’IA: un parfum à la piña colada. Sa particularité? Son parfum est composé de quatre ingrédients seulement (à la place des 70 composants normalement nécessaires à la création d’un parfum).
«On a pas viré nos parfumeurs et nos aromaticiens pour autant, mais on leur a permis de travailler plus vite», ajoute Saracchi.

L’IA a toujours besoin d’une expertise humaine
Depuis le 22 novembre 2024, Audemars Piguet participe et soutient l’EPFL AI Center qui regroupe les projets les plus innovants des entreprises qui souhaitent aller au-delà de l’amélioration d’un service.
«Même si l’intelligence artificielle voit ses capacités croître à une vitesse considérable, celle-ci a toujours besoin d’une expertise humaine. Et il en va de la responsabilité de l’humain de continuer à apprendre. L’IA est là pour nous faire continuer à grandir en tant que personne», conclut Saracchi.

Par Audrey Ihne