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Apprentissages en altitude : Carrières diversifiées à la Vallée de Joux

Fortes d’une culture de formations d’excellence, les entreprises jouent le jeu en proposant des opportunités d’apprentissage en adéquation avec les aspirations nouvelles.

La Vallée de Joux, un berceau traditionnel d’agriculture et d’horlogerie, sait aussi offrir à sa jeunesse des perspectives diversifiées. Malgré une population plutôt constante de 6’900 habitants, elle surprend avec 8’000 emplois, principalement industriels.

Quels sont les choix disponibles à La Vallée ? Commençons par une visite au centre ville du Sentier, juste en face du temple, où se trouve le magasin  Star’Optique SA tenu par Mme Sarah Golay-Blondel car Emma Bifrare, 15 ans, y a démarré son CFC d’opticienne.

Choix de carrière : Emma préfère l’Optique au Gymnase

Pour cette élève qui sort d’une 11e VP, pas toujours facile d’expliquer à l’entourage pourquoi elle a préféré un CFC Opticien au Gymnase, et encore plus pourquoi elle n’a pas opté pour la maturité intégrée. « J’avais envie d’être au travail et pas tout le temps à l’école » explique-t-elle. « Plus tard peut-être, car j’aimerais continuer avec un Bachelor d’Optométriste. »

Emma Bifrare entourée de Sarah Golay-Blondel et Anaïs Piazzini.

Sa vocation a commencé lors d’une journée découverte des métiers, alors qu’elle s’orientait plutôt vers un CFC vente. « Ici, il y avait à la fois le contact avec le client, la vente que j’aime particulièrement mais aussi le côté technique de l’atelier de lunettes. J’ai su immédiatement que cette formation était pour moi »

C’est que chez Star’Optique, il y a encore ce qui se perd dans la plupart des enseignes : la partie atelier. En effet, les verres arrivent sur place et sont taillés puis transformés dans l’atelier directement.

Pour Sarah Golay-Blondel, former des apprentis fait partie intégrante de sa vie professionnelle. Comment elle choisit ses futurs apprentis ? « Il faut surtout être passionné pour faire ce métier et c’est lors des stages que l’on se fait une juste idée du futur apprenti. » explique-t-elle.

Quand à Anaïs Piazzini, collègue et formatrice, elle résume parfaitement la place du formateur : « ^  l’apprentissage, c’est aussi prendre le temps de transmettre alors qu’on irait plus vite toute seule, puis déléguer et accompagner à la mesure de ce que peut faire l’apprenti ».

Il est l’heure du prochain rendez-vous, et alors que Le Sentier s’éloigne dans le rétroviseur et que la forêt du Risoux apparaît dans toute sa splendeur, Bastien Jaquet se prépare à présenter ses 3 apprentis en CFC forestier- bûcheron.

La Vallée de Joux : Une pépinière pour les futurs gardiens de la forêt

Ici, à proximité du refuge de la Racine, c’est Bastien Jaquet qui est en charge. Quinze ans de métier et autant d’expérience en formation. Il est accompagné de ses 3 apprentis, Thomas Audemars et Anthony d’Alessandro tous les deux en première année, ainsi qu’Alan Curchod en dernière année. « La Vallée, c’est une région où la demande est encore importante puisque l’on reçoit environ 5 demandes par an » explique Bastien.

De gauche à droite Alan Curchod, Anthony d’Alessandro, Bastien Jaquet, formateur depuis 15 ans dans les forêts du Risoux et Thomas Audemars.

Anthony a fait quelques stages en horlogerie, et entre la nature ou l’atelier, il a tranché très vite. « Je préfère être dehors ! » résume-t-il.

Thomas, du haut de ses 15 ans, semble complètement à l’aise dans sa peau d’apprenti bûcheron. Il a découvert le métier lors d’une journée découverte et après avoir effectué 4 stages, n’a plus eu aucun doute sur son orientation.

Alan, le plus ancien, a déménagé tout exprès à La Vallée pour se rapprocher de son lieu de travail et aussi parce que l’État de Vaud pour lequel il voulait postuler, priorise les Combiers ; « je n’étais pas très bon scolairement et j’ai démarré par un AFP Forestier, avant d’enchaîner sur ce CFC que je termine cette année. »

« C’est un métier où il faut de la passion » reprend Bastien, « Ce que l’on regarde surtout c’est la motivation pendant le stage. »

« Pour les cours c’est plus compliqué » continue Thomas, « il faut 2h30 de trajet depuis La Vallée pour aller au Mont-sur-Lausanne par train, et c’est 2 jours par semaine ». Anthony qui est plus vieux, s’y rend en 50mn par moto, mais en attendant l’âge, Thomas se lève tôt.

Mais pour les 3 apprentis, ils ne changeraient pour rien au monde. Car, ici en plein milieu de la forêt, la synergie entre la qualité de la formation combière et la qualité de vie est flagrante.

Alors que le bruit des tronçonneuses montre que le travail a repris dès la fin de l’entretien, il est temps de se rendre au cabinet d’architecte CCHE La Vallée, pour rencontrer dans un tout autre registre Ilhan Rochat, 17 ans, en deuxième année de CFC Dessinateur.

Des esquisses d’avenir : L’apprentissage en dessin de la Vallée de Joux

« Dans la famille, personne ne travaille dans cette voie, mais mon père avait mandaté la CCHE pour un projet professionnel et avait beaucoup apprécié le contact, c’est donc lui qui m’a conseillé de venir faire ma journée découverte des métiers ici. J’hésitais avec la voie gymnasiale, mais l’accueil a été tellement agréable que j’ai passé le test DESSBAT et j’ai postulé ! »

Ilhan Rochat et Roland Cabut, élève et formateur au sein de la CCHE La Vallée.

Le DESSBAT, passage obligé pour ce CFC dessinateur ?

« C’est un test très important pour les bureaux d’architecture, presque plus que les notes scolaires », explique Roland Cabut, formateur d’Ilhan « Il permet, par exemple, de se rendre compte de la manière dont le futur apprenti appréhende l’espace et la 3D, qualité nécessaire pour ce métier. Mais ce n’est pas le seul critère ; la motivation pendant le stage est tout aussi primordiale. Car pour la CCHE, la transmission du savoir est importante, ainsi, nous mettons un point d’honneur à offrir une formation de qualité. Nous sommes une vingtaine de personnes sur ce site et si certains d’entre nous sont formateurs officiels, tous contribuent néanmoins à l’encadrement d’Ilhan. Et en tant qu’entreprise installée au Sentier, il est vrai qu’il est particulièrement satisfaisant de pouvoir encadrer et former des jeunes issus de la Vallée de Joux ! »

La Vallée de Joux se distingue par son offre variée de formations professionnelles, attirant des apprentis dans des domaines aussi divers que l’optique et la foresterie. Les entreprises locales s’investissent dans la formation pratique des jeunes, mettant l’accent sur la passion et l’intérêt personnel plutôt que sur les qualifications académiques, confirmant l’association entre qualité de vie et qualité de formation à La Vallée.

Ressources 

https://www.futurentrepreneur.ch pour trouver un stage, un apprentissage ou faire un test d’aptitude en ligne.

Liste de places d’apprentissage disponibles : https://orientation.ch/Dyn/Show/2930 Tous les  apprentissages existant  : https://www.orientation.ch/dyn/show/1893