Si la Vallée de Joux a toujours été terre d’accueil pour l’agriculture ou l’horlogerie, depuis quelques années, elle se distingue par le développement du secteur quaternaire. En effet, attirés par ses paysages féeriques et son cadre de vie paisible, les adeptes de l’innovation numérique s’installent loin du bruit des grandes villes, et exportent leur savoir-faire de précision bien au-delà du canton.
Ces nouveaux entrepreneurs qui ont choisi La Vallée
Elle avait déjà attiré l’attention grâce sa sélection au concours « Digital Valley 2023 » qui la propulsait parmi les vallées les plus high tech de Suisse. Et elle entend bien ne pas s’arrêter là. Ces 5 dernières années, ce sont plus de 170 inscriptions au registre de commerce qui ont émané de la Vallée de Joux. Parmi toutes ces nouvelles entreprises on compte désormais de part et d’autre du lac, Daniel Brugger et son entreprise haute technologie de drones et Marco Tassa, spécialisé dans les images de synthèse (très) haute définition.
Une terre de contraste
Daniel Brugger est avant tout un pilote dans l’âme, d’abord d’avion privé puis de drones par passion. En 2021, il délaisse l’effervescence de Lausanne pour les paysages époustouflants de la Vallée de Joux. Deux ans plus tard, il crée, au Pont, DBR DRONE.CH, une entreprise de service de drones high-tech thermiques et hyper zoom dans un écrin où la tradition agricole résonne encore fortement.

« La seule limite à l’utilisation d’un drone est notre imagination »
Une phrase qui résonne particulièrement pour Daniel Brugger. Le grand public a encore beaucoup à découvrir sur les applications polyvalentes des drones qui, aujourd’hui, s’entremêlent dans divers secteurs professionnels. De la vérification de toitures à la mesure des grandes surfaces en passant par l’évaluation de sinistres climatiques, les services des pilotes de drones sont de plus en plus sollicités. La localisation de personnes ou d’animaux reste ce qui passionne le plus Daniel, qui est bénévole pour la Fondation de Sauvetage des Faons. Les faons sont ainsi localisés grâce aux caméras thermiques et protégés avant la fauche.
À métier rare, prestation chère ?
« Les services de drones deviennent financièrement accessibles au grand public », explique Daniel. Qu’il s’agisse de retrouver des animaux ou d’identifier une cellule photovoltaïque défectueuse, on constate que la demande du public est en nette augmentation.

Est-ce que le métier tarde à se développer ?
Bien que la Suisse soit leader en robotique, notamment grâce à l’EPFL, le secteur des drones, en constante évolution, fait face à un retard notable comparé aux États-Unis, commente Daniel. Le développement est entravé par une réglementation qui peine à suivre le rythme rapide de l’innovation technologique. En tant que formateur, Daniel collabore étroitement avec les communes et les citoyens pour informer chacun des normes en vigueur et de l’immense champ de compétences de ces drones.
À l’autre bout du lac, au Sentier, Marco Tassa a fondé MIRAI Arkvis en mars 2023. Un studio spécialisé dans la visualisation immersive de paysages architecturaux entièrement virtuels.
Marco Tassa : Concepteur d’avenir
Depuis son arrivée en 2019 en provenance d’Italie, Marco, spécialisé en images de synthèse, a parcouru du chemin. Après avoir collaboré avec plusieurs architectes de la Vallée de Joux, ce créateur d’images plus vraies que nature, ouvre son propre studio et propose de nouveaux horizons pour les architectes, les designers ou les promoteurs immobiliers. Grâce à l’art numérique, il permet une expérience immersive et interactive comme la visite panoramique d’un immeuble, entièrement fabriqué en image de synthèse. Ainsi, depuis cette petite vallée pittoresque, il collabore et travaille avec le monde entier.

Faire naître le futur ici, dans le présent
Proche de lui, mais à distance, une équipe pluridisciplinaire collabore avec le studio. Ensemble, ils proposent des identités visuelles, des sites internet ou des visites de constructions qui ne sont même pas encore debout grâce à la réalité virtuelle. Marco évolue avec plusieurs longueurs d’avance et donne vie à un futur encore hypothétique.
Sa vision : ouvrir un espace collaboratif à la Vallée de Joux
Son objectif est de créer un espace de co-working spécialisé dans la conception 3D à La Vallée, qui deviendrait une référence dans le domaine des images de synthèse. Ce jeune architecte du futur, ancrant son travail dans la modernité avec une forte présence numérique, semble prêt à modeler l’avenir de l’architecture et du design 3D dans la région, posant les fondations d’une interface entre l’ancien et le nouveau, le traditionnel et l’innovant.

La Vallée de Joux montre une fois de plus qu’elle peut marier authenticité et innovation. Les entrepreneurs s’installent et trouvent leur place au sein de ce lieu, gardien du temps, qui laisse vivre le passé, respirer le présent et qui accueille en son sein un futur pas si lointain.