Piguet Frères : Une Épopée Familiale

Une naissance dans l’horlogerie

L’aventure de Piguet Frères démarre en réalité dès 1840 au Brassus, avec l’installation de David-Henri Piguet, pierriste de son état. Plus tard, son fils Ernest, et ses 2 petits-fils Albert et Edouard développent une activité tellement florissante qu’ils font un pari sur l’avenir en construisant l’entreprise « Piguet et fils » en 1887. Aujourd’hui, le bâtiment est toujours là, certes quelque peu modifié, modernisé et agrandi, mais toujours debout.

Évolution et diversification

Faisons un saut dans l’après-première guerre mondiale, quand la taille de la pierre s’industrialise et que la société ne fait plus le poids. Depuis, devenue « Piguet Frères », l’entreprise s’aventure alors plus loin dans le domaine de la microtechnique. Elle ouvre ses compétences toujours plus pointues en usinage de matériaux extra-durs comme le saphir et la céramique à divers secteurs industriels, notamment le médical et la métrologie.

La révolution par l’échographie trans-œsophagienne

La fin des années 80 va être témoin du changement que les frères Pierre-André et Etienne Meylan, vont insuffler à cette entreprise familiale. En effet, ils vont participer à l’arrivée sur le marché de l’échographie trans-œsophagienne (ETO) qui va marquer un tournant significatif illustrant la fusion parfaite entre la microtechnique de précision et la médecine avancée.
L’ambition de miniaturiser l’échographie est née dans l’esprit d’un client désireux de passer par l’œsophage pour surmonter les obstacles posés par la cage thoracique, trop dense pour permettre une imagerie claire du cœur. Les défis étaient immenses, nécessitant une miniaturisation extrême et une précision impeccable, domaines dans lesquels la région a une expertise inégalable et où Piguet Frères a pu s’épanouir.

Piguet Frères tenu par…. les frères Meylan !

En effet, un brin d’humour teinte l’histoire de l’entreprise, lorsque l’on réalise qu’elle est tenue non par les frères Piguet mais par la famille Meylan depuis 3 générations maintenant. À la question qui leur est posée naturellement, les 2 générations de Meylan présents, pères et fils, rient de la situation : « Notre maman était la petite fille d’Édouard Piguet, l’un des fondateurs. Elle s’est mariée à un Meylan, et c’est par cette union que l’entreprise s’est transmise à notre famille », explique amusé Pierre-André.

Une tradition familiale qui dure depuis 6 générations

Aujourd’hui, c’est Frédéric et Simon Meylan, fils respectifs de Pierre-André et Etienne, qui ont repris la direction de l’entreprise. Ils représentent ainsi la 6^e génération depuis leur aïeul Ernest, à poursuivre l’épopée familiale. Frédéric a suivi sa formation à l’Ecole Technique de la Vallée, puis à l’école d’ingénieur à Yverdon, il est revenu à La Vallée en 2008 fort de son expérience en laboratoire de développement. Simon Meylan, formé également à l’Ecole Technique, a rejoint l’entreprise en 2022. « L’entreprise familiale, on y pense toujours » partage-t-il, « l’expérience en extérieur permet d’apporter de nouvelles idées au sein de l’entreprise ». Et, tous confirment que l’entreprise se modernise grâce à l’évolution des techniques bien sûr mais aussi grâce à l’expérience des ouvriers, qui apportent leurs idées d’améliorations.

Conclusion

Piguet Frères, ancrée au cœur de la Vallée de Joux, symbolise une convergence unique entre tradition et modernité. L’entreprise, tout en mettant en lumière l’héritage de La Vallée dans la rigueur et l’authenticité, se réinvente continuellement, faisant preuve d’un dynamisme et d’une adaptabilité remarquables. C’est l’épopée d’une entreprise qui, en dépit des évolutions du marché, reste un témoin vivant de la région, par son esprit innovant et sa persévérance caractéristiques.