45 ans d’histoire et une transmission réussie

La Cordonnerie Mouquin est bien plus qu’une simple cordonnerie, c’est une histoire de famille, de passion et de transmission. Depuis ses modestes débuts jusqu’à sa récente transition vers la nouvelle génération, la cordonnerie a réussi à préserver ses racines artisanales.

La naissance d’une cordonnerie combière

C’est en 1978 aux Bioux, dans la maison familiale, que Bertrand Mouquin démarre son entreprise de cordonnerie. C’est encore l’époque des rendez-vous hebdomadaires avec les artisans sur la place du village, c’est l’époque du « jour du laitier » ou du « jour du cordonnier ». Ainsi, celui-ci passait-il de place en place et de village en village ramassant chaussures abîmées, sacs à réparer et toutes sortes de maroquinerie ou d’objet à réparer.

Un magasin pignon sur rue

Les Bioux étant plutôt excentrés pour y développer une activité commerciale sédentaire, Mouquin père ouvre en 1989, un local avec pignon sur rue au Sentier. Aux réparations s’ajoute bientôt la vente de chaussures. Simple dépôt-vente au départ, le magasin se développe vers ses propres choix de collection pour s’adapter au plus près des besoins des Combiers. Car la particularité de La Vallée, c’est que les clients sont aussi les voisins et les amis, alors on sait ce qu’il faut vendre ; « à force, on connaît les besoins de chacun, de la petite paire de pantoufles de la grand-maman à la paire de chaussures de randonnée du voisin », explique Bertrand.

Une succession longuement préparée

 « Je savais depuis longtemps que j’allais être celle qui reprendrait le magasin » explique Aïscha Bifrare, l’une des filles Mouquin. Et effectivement, formée à la vente en parfumerie de luxe, elle a passé quelques années à représenter la marque Yves Saint-Laurent dans toute la Suisse, dispensant conseils et formations. Et quand vint le moment des premiers enfants, alors vint aussi le moment du changement. Elle intègre donc le magasin, à la vente, sa spécialité, en 2008.

L’art de la transition sans heurts

L’idée est de transmettre, sans que la clientèle ne perçoive un changement, comme dans un fondu-enchaîné. Si à la réparation en tout genre, Bertrand Mouquin prenait place, c’est sa femme Jacqueline qui s’occupait de la vente. Aïscha remplacera donc sa maman, et pour la partie cordonnerie et réparation, le choix est tout fait. Car, dans le magasin, exerce déjà, le cordonnier Grégory Lavorel, ancien apprenti formé à la cordonnerie et donc à la façon « Mouquin ». L’association de son expertise et des qualités de vendeuse de Aïscha coule de source, ce sera désormais un binôme de compétence qui continuera à porter l’aventure Mouquin un peu plus loin.

Un savoir qui se transmet

Ainsi, Aïscha apprend les ficelles du métier, pendant 10 ans, elle suit les parents dans les show-room de Zurich, et apprend à choisir les chaussures qui iront à l’un ou l’autre de ses clients. « Au départ, quand je craquais sur une paire, mon père me disait : « Donne-moi 3 noms de personnes à qui tu penses pouvoir les vendre » ; et si je ne pouvais pas répondre alors c’est que ce n’était pas un bon choix» se rappelle amusée Aïscha. Avec le temps et l’expérience, elle met ses propres qualités de vendeuse en action, et propose de nouveaux looks ainsi qu’une présence importante sur les réseaux sociaux. Le coup d’œil de Grégory Lavorel permet de continuer à choisir des chaussures de bonne qualité. Une collaboration fructueuse puisque les clients viennent de Genève, Lausanne, Yverdon et même de France.

L’orthopédie pour élargir les services

Avec la passation vers Aïscha et Grégory est venu aussi le temps de la diversification. Le magasin proposait déjà la réparation, la vente de chaussures, un service de clef minute et de la location de patins et raquettes. Aujourd’hui, il est possible également de bénéficier du savoir-faire d’une orthopédiste, et de chaussures médicales sur mesure.