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Le bois au cœur de la famille

Troisième épisode de notre série d’été

Voilà 40 ans que Meylan Menuiserie existe. Créée le 11 avril 1983 par Pierre Meylan à l’endroit même où elle se trouve actuellement, l’entreprise est maintenant dirigée d’une main de maître par le fiston, Sylvain. Est-ce que la transmission s’est bien passée ? La menuiserie est aujourd’hui florissante, alors on peut dire que oui !

Les mains dans la sciure

« J’ai repris une entreprise en fin de vie, celle de mon ancien prof de gym au collège, confie Pierre Meylan. Dès le départ mon épouse Francine s’est chargée de l’administratif, fonction qu’elle occupe toujours aujourd’hui. Nos trois enfants ont passé une bonne partie de leur enfance dans l’atelier à jouer. Je leur avais créé une zone spécialement aménagée pour eux, je suis très à cheval sur la sécurité ! Je leur avais fabriqué des petits outils qu’ils ont utilisés pour fabriquer eux-mêmes leurs trucs. » Sylvain garde un souvenir très net de cette époque : « Je me rappelle faire des petites caisses, fabriquer des jouets pour jouer à la maison, on a construit ensemble des cages de buts – je jouais beaucoup au foot – et même un baby-foot, qui est toujours là ! C’est le premier vrai meuble qu’on a fait tous les deux. »

Un avant et un après

Coup de massue le 23 août 1995 : la foudre frappe et détruit la quasi-totalité du bâtiment. La commune du Chenit met alors à disposition l’ancienne salle de gymnastique du Sentier, en attendant la reconstruction et réintégration des locaux, en 1997. Le petit Sylvain a alors 7 ans et cet événement le marque mais n’altère en rien son amour pour le bois. La concurrence est rude, mais la menuiserie tient le coup. Le jeune Meylan s’oriente à 15 ans vers une maturité doublée d’un CFC Bûcheron : « Choisir son chemin de vie à 15 ans, ce n’est pas évident. Comme j’aime bien apprendre et que la suite du métier de bûcheron ne m’intéressait pas trop, j’ai commencé un CFC d’ébéniste, suivi par un Brevet fédéral, où le côté dessin technique et les mathématiques me passionnaient bien plus qu’ingénieur forestier. »

PDG ou gérant associé ?

Après quelques années à travailler ailleurs, en 2015 Sylvain revient au bercail et transforme l’entreprise en Sàrl. « Je n’ai pas su prendre le virage informatique, confie Pierre, Sylvain a pris le relais là-dessus. » Sylvain enchaîne : « J’ai toujours eu cette reprise dans un coin de ma tête, mais le brevet a été déclencheur car j’ai appris à gérer une entreprise. Petit à petit je prenais de plus en plus de responsabilités, alors j’ai dû me décider, je ne me voyais pas attendre qu’il prenne sa retraite. Au début, on avait chacun nos chantiers, ça a amené d’autres perspectives. J’ai construit mon réseau gentiment, il a gardé ses clients et je m’occupais de plus en plus de la gestion – devis, factures – dessins – en plus de ma maman Francine qui s’occupe de l’administratif. » Il est le patron officiel depuis l’an passé, refuse qu’on l’appelle PDG ou CEO, bien qu’il le soit.

Côté papa

« J’ai beaucoup de chance de continuer à faire ce métier que j’exerce depuis l’âge de 15 ans. C’est de plus en plus difficile pour moi de gérer les gens, les faire choisir une cuisine par exemple. Avec Sylvain aux commandes, j’ai la tête plus légère et les tracas ne me manquent pas ! Je m’occupe encore avec deux ou trois petites choses, mais je suis à la retraite depuis deux ans. Je peux partir tranquille, l’entreprise se porte très bien, elle est bien équipée et je la laisse entre de bonnes mains. Nous avons un personnel extraordinaire, très compétent, assidu et motivé : mon épouse Francine fait un boulot fabuleux depuis le début et j’aimerai lui rendre hommage par ces lignes. »