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Que faut-il pour être une « Vallée digitale » ?

Premier volet

L’inventivité, la créativité et la transition vers le numérique sont les critères principaux déterminant qui sera élu «Vallée digitale» de l’an 2022. Dans ce domaine, la Vallée de Joux s’est ménagé depuis bien longtemps une place au soleil dans les technologies de haute précision en particulier horlogères. L’occasion d’une rétrospective sur deux ans de fonctionnement du projet «Vallée de Joux 360°», dont voici le premier volet.

L’innovation horlogère se porte bien. Par nécessité, évidemment, car la tradition n’est pas seule garante de longévité et de survie dans un secteur aussi compétitif. Mais aussi par goût et passion. Les bonds technologiques ont ainsi bercé l’histoire de la Vallée de Joux, réputée abriter plus de brevets que d’habitants !

Les longs hivers ont stimulé le travail horloger de précision, qui s’est construit en savoir-faire sur des siècles avec, à la clé, la possibilité d’aller vendre ses créations au printemps venu dans la proche Genève internationale.

Aux origines

Tous les petits Combiers ont entendu raconter comment leurs ancêtres, fermiers aux doigts épais, changeaient de métier les mois d’hiver quand leurs champs étaient ensevelis sous la neige. Plusieurs se font fait expliquer que telle ancienne ferme, avec ses petites fenêtres du dernier étage, orientées sud, afin de profiter au maximum de la lumière naturelle, avait abrité jadis un atelier d’horlogerie.

Les anciens avaient appris à fabriquer leurs propres outils et imaginaient dans leurs têtes les plans de construction de montres purement mécaniques. C’est une chose que de penser à ajouter à sa montre un calendrier perpétuel (avec les mois de février et les années bissextiles), c’en est une autre que de le traduire physiquement dans une roue crantée ! La haute horlogerie combière a toujours flirté avec le génie. Il y a du romanesque dans cette histoire, qui fait rêver et fantasmer jusqu’à ce jour.

Un septième des exportations cantonales

Malgré les perturbations de l’économie, la haute horlogerie, faite de passion, de savoir-faire et de patience, continue d’attirer dans sa montagne professionnels, entreprises et clients. Ces dernières années, la Vallée de Joux a vendu chaque année pour environ deux milliards de francs de ses montres, représentant 13% des exportations cantonales.

La haute horlogerie, ce sont les marques et ce sont aussi leurs sous-traitants, ces petites mains et petites entreprises qui réalisent, au profit des premières, des opérations rares ou compliquées, encore en partie manuelles, depuis les étampes (outils-matrices) jusqu’à la décoration de pièces.

L’innovation présente dans les grands groupes et chez les sous-traitants

L’innovation horlogère est portée par les marques, bien sûr, mais aussi par des individus créatifs, qui décident de quitter le cadre sécurisé et forcément limitatif des grands groupes, de «quitter le vaisseau-mère», pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale horlogère seul ou, le plus souvent, avec quelques associés pour reconstituer un petit atelier. Ceux-ci le font comme sous-traitants dans un domaine de spécialisation telles l’électroérosion ou la gravure, voire en créant leur propre montre(s) – mais c’est là une rareté. Les marques et leurs sous-traitants (ces derniers forment le «réseau veineux» des premières, comme un connaisseur du milieu l’a formulé) créent ensemble ce tissu horloger et combier unique.

Retrouvez gratuitement en ligne les dix articles que nous avons consacrés au printemps 2021 à la sous-traitance horlogère: https://www.valleedejoux.ch/2022/01/03/retrospective-2021-la-sous-traitance-horlogere-2. Un cahier de 40 pages peut aussi être commandé sous forme imprimée auprès de l’imprimerie Baudat.

Après les fins composants métalliques, place au bois !

Pour notre série d’automne 2021, nous nous sommes intéressés à un autre fleuron de l’économie locale: la filière du bois. La Vallée de Joux est en effet enserrée dans une forêt de 2’200 hectares qui la longe sur son flanc ouest, sur environ quinze kilomètres, formant une frontière naturelle avec la France. Principalement peuplée d’épicéas, qui lui donnent du reste son nom («joux»), cette forêt abrite quelques arbres d’une rare perfection, qui «vaut bien l’horlogerie pour la qualité de ce qui en a été tiré dans l’Histoire», nous disait un de nos interlocuteurs. De l’autre côté de La Vallée, la forêt est la même, partagée avec douze autres communes vaudoises, de Mont-la-Ville jusqu’à Arzier.

Économie de montagne

Derrière l’arbre se cache toute une économie forestière, propre aux régions de montagnes. La forêt est en effet un de nos trésors locaux, pour le côté pile.

Pour le côté face, c’est aussi une responsabilité, par moment lourde et bien connue des communes forestières de ce pays. La forêt couvre la majorité du territoire des trois communes de la Vallée de Joux ; elle doit être entretenue et valorisée, dans un contexte où les coûts d’exploitation sont trop élevés en comparaison européenne notamment.

Trésor touristique, gustatif, économique

Pour commencer, la forêt apporte beaucoup en matière touristique et gustative (miel, plantes aromatiques, etc.). Ensuite, elle fournit une gamme de produits, du bois de chauffe ou de construction jusqu’à des produits finis beaucoup plus subtils, marqueterie et lutherie notamment. Ici, le bois de résonance dont on tire les instruments de musique est à la fois un produit d’une grande rareté (un sapin rouge sur dix mille) et d’une renommée internationale.

Ces dernières années s’est posée la question de la survivance de cet art, la «cueillette d’arbres», encore basé sur l’expérience et l’instinct. Ce n’est pas demain qu’une app sortira pour permettre au quidam d’aller en forêt trouver l’arbre idéal – quoique… Ce qui s’est développé tout récemment, en revanche, ce sont les activités d’orientation pédagogique voire de développement personnel croisées («dégustation de sons et de gastronomie») en forêt, autour de ce que la forêt a à offrir de plus précieux.

2021 a aussi vu la production du Vacherin Mont d’Or, y compris sa boîte en épicéa de haute qualité, rapatriée intégralement dans sa zone de production de la Vallée de Joux, avec l’ouverture d’une scierie dédiée dans le village de L’Abbaye.

Retrouvez gratuitement en ligne les six articles que nous avons consacrés à l’automne 2021 à la filière combière du bois, à la découverte du savoir-faire des entreprises locales: https://www.valleedejoux.ch/2021/12/27/retrospective-2021-la-filiere-du-bois-2. Un cahier de 30 pages peut aussi être commandé sous forme imprimée auprès de l’imprimerie Baudat.

L’été touristique

Entre ces deux séries thématiques, le portail internet valleedejoux.ch a accueilli une série touristique à l’été, onze sujets pour découvrir tout ce que La Vallée offre aux amateurs de grand air et d’écotourisme, des randonnées sur les Crêtes du Jura, en passant par les nuitées à la ferme et les journées sur le lac en paddle, en voilier ou en ski nautique. Les dates et les offres de cette série ne sont plus d’actualité, mais la description des activités, soit le 90% des contenus, reste pertinente. Parallèlement, l’office du tourisme local a aussi pris le train de la transition digitale en basculant en ligne les réservations de nombre de ses offres, appartements de vacances et autres vignettes de ski de fond. Parlons-nous d’été à contre-temps? Pas du tout. Les vacances d’été 2023 se planifient bien à l’avance – ces jours mêmes et l’on est peut-être déjà un peu tard.

Retrouvez gratuitement en ligne la série estivale: https://www.valleedejoux.ch/category/news/theme-du-mois/lete-a-la-vallee-de-joux/

Jusqu’au 31 janvier :
Soutenez La Vallée, votez « Le Sentier »
et tentez de gagner un iPhone 14 !

Porter la Vallée de Joux à la première place du concours, c’est permettre une visibilité accrue du travail de toute une région et la pérennisation des savoir-faire.

Où voter ? Sur ce lien :
https://digi-val-suisse.ch/fr/lesentier
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