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Quelles sont les les mesures prises par les Communes et le Pôle santé ?

Les Communes combières sont sollicitées par leurs habitants et le Canton, qui leur délègue la charge d’assurer les besoins urgents de la population.

L’énergie. Un mot qui revient en boucle depuis le début de la guerre en Ukraine, prédisant moult pénuries alimentaires et énergétiques. Va-t-on réellement souffrir en plein cœur de l’hiver de coupures allant jusqu’à 4 heures ? Les Communes combières sont sollicitées par leurs habitants et le Canton, qui leur délègue la charge d’assurer les besoins urgents de la population.

Dans le cadre des mesures contre les risques de pénurie d’énergie, le Conseil d’Etat a demandé aux communes vaudoises, courant octobre, de mettre en place des Points de Rencontre d’Urgence (PRU) où la population pourrait trouver des prestations essentielles en cas de rupture de l’approvisionnement électrique ou de défaillance des systèmes de télécommunication.

La situation énergétique impacte également les Communes de la Vallée de Joux

En cas de black-out, de catastrophe ou autre situation d’urgence, les citoyens doivent trouver à leur disposition un point de rencontre d’urgence (PRU) garni des services de base, a rappelé ce jeudi le Canton aux Communes vaudoises. Elles ont jusqu’au 16 décembre pour les mettre en place, à raison d’un point par tranche de 5000 habitants.

Un PRU, c’est quoi ?

En cas de catastrophe ou de situation d’urgence, la population d’une zone menacée ou sinistrée doit pouvoir se rendre à un PRU pour y trouver des informations et de l’aide. « Ce pourrait être le cas dans le cadre d’une crise énergétique mais aussi pour tout autre événement mettant en danger la population », explique le Canton. L’alimentation électrique devra y être assurée, de même que les télécommunications et les prestations administratives de base. Les PRU devront aussi être chauffés, reliés à l’eau potable et équipés de sanitaires. Le Canton recommande de se servir des bâtiments publics, tels que locaux de l’administration, salles communales, écoles, voire restaurants ou complexes sportifs.

En préparation

Les trois communes, devant rendre leur copie le 16 décembre prochain, sont en pleine réflexion quant à la mise en place de ces PRU. Les lieux sont déjà trouvés, les Hôtels de Ville seront investis. Reste à définir la logistique et la mise en place de services pouvant assurer le relais en cas de délestage. De plus, les autorités communales se voient obligées de prévoir un service de piquet du personnel communal - un véritable défi pour nos « petites » communes -, ainsi que de prendre des mesures pour garantir la sécurisation de l’approvisionnement en eau potable, notamment.

Génératrices et extinction de l’éclairage public

Toutes les Communes ont déjà éteint l’éclairage public la nuit, au Chenit, cette compétence relève des fractions de Communes. A L’Abbaye et au Chenit, on envisage sérieusement de se doter d’une génératrice. « Nous allons faire venir une génératrice par le biais de notre amodiataire de la Duchatte pour le PRU, explique Luc Berney, municipal à L’Abbaye en charge des bâtiments. Pour les STEP, soit on déplace cette même génératrice, soit on en achète une, mais c’est en réflexion car c’est tout de même une somme conséquente, sans compter la dizaine de milliers de francs pour les aménagements. Tout cela imposé par le canton et sans aucune aide de celui-ci. Il faut aussi organiser un piquet et dégager les routes pour que les gens, en cas de sinistre, puissent arriver jusqu’à nous. »

Collaboration avec la SEVJ

La réflexion est en cours également au Chenit, plus grande commune combière. Là où se trouvent l’hôpital et la SEVJ. « Nous travaillons avec la Société électrique afin d’interconnecter tous les réseaux, explique Olivier Baudat, syndic. Il y en a 7 à La Vallée, un peu comme des toiles d’araignées. Comme ça, si l’un est coupé lors d’un délestage, l’autre prend le relais pour les sites stratégiques : l’eau, la santé et le chauffage à distance. Nous avons encore du travail à faire, avant février-mars. Ainsi il n’y aura de coupure que le temps de basculer sur l’autre réseau. Tout le monde sera touché, sauf ce qui relève de l’urgence. Dans certains cas où ce ne sera pas possible, on aura une génératrice. » Philippe Rupp, secrétaire municipal prend le relais : « Cela implique des travaux colossaux à l’Hôtel de Ville. De plus, le déneigement sera assuré pour que les véhicules d’urgence puissent passer. Un service minimum sera assuré 24h/24, 7 jours/7, il faudra mobiliser l’ensemble des employés communaux. »

Changer les comportements

Le Chenit a envoyé à tous ses collaborateurs une lettre avec les mesures et des conseils pour économiser l’énergie. Eteindre les lumières et les ordinateurs en sortant de la pièce, abaisser le chauffage à 20°, fermer les stores la nuit, couper tous les appareils en veille, réserver l’ascenseur aux personnes à mobilité réduite uniquement et même se déplacer au lieu d’envoyer des emails à son collègue de l’étage voisin « l’envoi de 33 mails d’1 Mo à deux destinataires par jour génère des émissions équivalentes à 180 kg de CO2, ce qui équivaut à plus de 1’000 kms parcourus en voiture ou une lampe de bureau qui reste allumée durant 22’500 heures, soit quasi 1’000 jours. » Des séances d’information ont déjà été organisées au Lieu et à L’Abbaye, celle du Chenit aura lieu le 26 novembre prochain « nous aurons un traducteur en langue des signes pour les personnes sourdes et malentendantes, confie Philippe Rupp, j’invite le plus grand nombre à venir écouter les conseils pour économiser l’énergie. »

Au Pôle Santé

Le PSVJ, gros consommateur d’énergie, s’est rapproché de la SEVJ pour assurer une alimentation constante. « La solution est de s’équiper d’un groupe électrogène, explique Philippe Meylan, responsable technique. Nous aurons des travaux à faire avant l’arrivée de l’hiver avec deux alimentations électriques, ainsi si un côté de l’hôpital est coupé, l’autre continue d’alimenter. S’il y a une panne générale à La Vallée le groupe électrogène prendra le relais dans les 2 heures qui suivent. Les urgences seront toujours couvertes ainsi que le bloc opératoire. On prévoit des économies d’énergie à court terme en éteignant une lumière sur deux dans les corridors et chaque soir, éteindre les ordinateurs et non pas en les laissant en veille. A long terme, nous prévoyons de passer aux Leds, motiver le personnel à utiliser les escaliers plutôt que l’ascenseur, multiplier les détecteurs de mouvements pour l’allumage des lumières et diminuer l’éclairage extérieur la nuit. Nous avons aussi comme projet d’installer des panneaux solaires, ce qui fournirait 10 à 15% de notre consommation. »