La Vallée ne finit jamais de surprendre de par son fonctionnement ultra-moderne dans un cadre tout droit sorti d’une machine à voyager dans le temps. Cette fois, il s’agit de la présence d’une école précurseur, aux influences de Montessori et Freinet, située au cœur d’une région de 7’000 habitants qui intrigue.
FOCUS SUR LES PORTES OUVERTES DE CETTE SURPRENANTE ÉCOLE
Samedi matin, l’école privée Chrysalide a ouvert ses portes afin de présenter le fonctionnement de son jardin d’enfant et de son école regroupant primaire et secondaire.
L’occasion pour les curieux de se renseigner et pour la FAVJ de poser quelques questions.
EN TANT QU’ÉCOLE PRIVÉE, QUEL EST LE PROGRAMME SUIVI PAR LES ÉLÈVES ?
« Il s’agit d’une école dont le programme est en adéquation avec le Plan d’Étude Romand. Nos élèves suivent le même programme que dans une école publique, ce sont simplement nos méthodes pour y arriver qui diffèrent » explique Mme Bury, directrice de l’école.
VOUS ÊTES UNE ÉCOLE INSTALLÉE DANS UNE ÉGLISE ÉVANGÉLIQUE, QUELLE EST LA PLACE DE LA RELIGION AU SEIN DE L’ÉCOLE ?
« Actuellement, 50% des inscriptions émanent de familles ne fréquentant pas d’église. Nous ne proposons pas de cours de religion, mais plutôt des “petits déjeuners du cœur” pendant 15 à 30 mn le matin » continue Françoise Bury. « Par exemple, le thème de cette année est “servir ” ; alors nous cherchons ensemble ce que la Bible dit à ce sujet, et ensuite, on le met en pratique. Ainsi, les enfants ont participé aux cartons de Noël organisés par la Fondation d’aide familiale de la Vallée de Joux. »
RECEVEZ-VOUS PLUS D’ÉLÈVES AVEC DES PROBLÈMES D’APPRENTISSAGE QUE DANS LE PUBLIC ?
« Non, pas plus que dans l’école publique » explique Myriam Kormann, responsable pédagogique du primaire et enseignante. « Aujourd’hui, les enfants sont dépistés plus tôt, alors oui, le nombre a augmenté. Mais cela ne pose pas de problème car les classes sont de 12 enfants maximum, et chacun peut se déplacer et s’installer là où il se sent le mieux : ceux qui ont un programme adapté se fondent facilement s’ils le souhaitent, et peuvent demander de l’aide à l’enseignant ou aux plus grands. Et il n’y a pas de devoirs jusqu’en 7 e pour ne pas surcharger l’enfant et la famille. De plus, on célèbre les réussites sous toutes ses formes, pas seulement les notes. Le travail sur le tempérament, le travail sur des créations à montrer lors des expositions, tout est bon pour se réjouir avec l’enfant.»
« MONTESSORI » ET « FREINET », POURRIEZ-VOUS DONNER UN EXEMPLE DE CES MÉTHODES D’APPRENTISSAGE ?
– UN ANIMAL EN CLASSE CHOISI PAR LES ENFANTS DU PRIMAIRE
« Un jour, un enfant a émis le désir d’avoir un animal dans la classe » explique Myriam. « Il y a eu une réunion en classe où chacun a pu s’exprimer et voter à ce sujet. Moi, la maîtresse, je n’interviens pas du tout. Quelqu’un a proposé un chien et puis, de discussions en discussions, ils ont trouvé seuls que c’était trop compliqué (ouf). Ils sont donc partis sur des poissons. À partir de cette idée, nous avons travaillé les mathématiques : il a fallu compter l’argent nécessaire pour acheter poissons, aquarium, nourriture. Puis le français : nous avons rédigé ensemble une demande de fonds ; et enfin la physique à travers le calcul du PH de l’eau, tout ça en apprenant à travailler en groupe. C’est ça, la méthode Freinet ! »
– EN SECONDAIRE, C’EST LE MULTIMÉDIA QUI S’IMBRIQUE DANS L’APPRENTISSAGE
Andrew Cogliati, enseignant référent des 9 et 10e, a quant à lui profité du thème « Les métiers » pour guider les élèves dans la découverte de nouveaux métiers, tout en les enseignant sur les techniques de prises de son, de montage vidéo ou d’élaboration d’un site internet.
– AU JARDIN D’ENFANTS, LE SABLE DU DÉSERT PERMET LA DÉCOUVERTE DU MONDE
« Dans le jardin d’enfants, tout ce qui se déroule est inspiré des méthodes de Montessori mais aussi de Freinet », explique l’éducatrice Diana Berney-Jeanson. « C’est le mélange des deux qui permet une souplesse et une ouverture pour s’adapter à l’enfant. Par exemple, le sable du désert a été le déclencheur pour apprendre à lire une carte du monde. Où sommes-nous ? Où est l’Afrique, quelle distance le sable a-t-il parcouru ? Nous utilisons du matériel pédagogique Montessori en bonne partie, et nous proposons également des ateliers l’après-midi ouvert aux 1P et 2P»
PENSEZ-VOUS QUE LE PRIX DE L’ÉCOLE PUISSE-ÊTRE UN FREIN ?
« Une école privée demande un effort financier, c’est vrai » explique Françoise Bury. « Pour le moment, nous avons une trentaine d’élèves venant de tous horizons car notre objectif est de permettre une accessibilité à tous. Le prix se situe entre 500.- et 700.- francs par mois, et à partir de 80.- par mois pour le jardin d’enfants. Nous sommes très bon marché par rapport aux autres écoles privées en plaine qui demandent chacune des dizaines de milliers de francs par an. Le prix demandé à Chrysalide n’est que la moitié de ce que coûte en réalité la scolarité, car nous obtenons des dons et subventions pour compléter. »