Soutien aux commerçants : les communes mettent la main au porte-monnaie

Le montant de crise budgeté l’an dernier va finalement être mis à profit cette fin d’année. Un volet est également prévu pour le soutien culturel.

Ce sont plus de deux cent cinquante mille francs qui vont être injectés cette fin d’année dans l’économie combière grâce à une action de soutien aux commerçants, aux artisans et aux sociétés locales. Acteurs principaux: les trois communes combières, lesquelles ont constitué pour ce faire et suite aux élections de ce printemps, un groupe de travail dédié, mais aussi l’indéfectible organe local de bienfaisance, la Fondation Paul-Edouard Piguet ainsi que le projet Vallée de Joux 360°.

On prend les mêmes et on recommence

Premier volet de cette action, une action «bons cadeaux». «Nous voulions profiter de la période de Noël et de l’enjouement d’achats avec lequel elle rime afin d’en faire bénéficier les commerçants et artisans. Le soutien des communes et des partenaires nous permet d’être réellement compétitifs, notamment vis-à-vis du commerce en ligne et du commerce transfrontalier», explique Stives Morand, municipal chargé des finances au Chenit. On se rappelle que l’an denier, en plein confinement, une action «bons cadeaux» privée avait permis de donner un coup de pouce de cent mille francs à l’économie local. L’ampleur est cette fois plus importante, avec 2’500 bons (mille de plus que l’an dernier) à acquérir et faire valoir auprès des commerçants et artisans combiers, sponsorisés à fonds perdus par les communes et ses partenaires.

Aider les PME à se faire mieux connaître

Autre volet de cette action de fin d’année au profit des commerçants et artisans, une double action promotionnelle : un tout-ménage est prévu en fin de mois et la possibilité de recevoir des formations à l’utilisation commerciale des réseaux sociaux avec ses propres clips vidéos;
ces volets-là sont aussi presque intégralement sponsorisés et même gratuits pour la réalisation des capsules promotionnelles. Les intéressés ont reçu, à cet effet, un courrier daté de jeudi dernier, les invitant à bénéficier de ces offres sur le site valleedejoux.ch

Démarche participative

Tout comme les bons cadeaux, la démarche se veut participative. «Nous avons effectué un sondage auprès des commerçants et artisans locaux en début d’année pour connaître leurs
besoins et les manières de les aider, sans beaucoup de retour: seuls 20% des personnes contactées nous ont répondu. Mais ceux qui l’ont fait ont mis en évidence des besoins sur le plan de la promotion/publicité. Pour beaucoup de petites entreprises, les moyens qu’ils ont dans ce domaine sont minces, voire inexistants», commente Isabelle Piguet, municipale au Chenit et membre du groupe de travail du projet intercommunal. « Il faut vraiment que les gens s’inscrivent pour bénéficier de l’offre », insiste-telle.

Volet culturel

Finalement, un quart du budget global de cette action de fin d’année reste libre, afin de parer aux éventuels imprévus. «Tous les fonds ne seront pas affectés aux PME. Nous aimerions aussi être disponibles pour les sociétés locales, culturelles et sportives, en fonction de leurs besoins. Celles-ci ont souffert et souffrent de la situation; elles doivent assurer leur pérennité
avec des départs et des cotisations en moins», toujours selon Isabelle Piguet.

Le temps long de la politique

Un soutien public à l’économie locale en temps de crise a été voté l’an dernier, lors de la législature précédente. «Au tout début de la crise, nous avons beaucoup travaillé sur les effets du confinement des personnes. Les actions concernant les indépendants et commerçants étaient déjà en route selon plusieurs axes et nous n’avons pas voulu ajouter encore une couche», rappelle Christophe Bifrare, syndic de L’Abbaye. Les fonds dégagés n’ont pas non plus été dépensés ce printemps 2021, car la reprise se faisait sentir. L’on était également en pleine période de renouvellement des autorités. «Nous étions pessimistes à l’automne dernier, en votant ces crédits. Nous ne savions alors pas combien de vagues il y aurait, comment évoluerait la crise». Maintenant l’opportunité est venue d’investir ces budgets de soutien à l’activité locale. Les exécutifs ne les ont pas renouvelés pour 2022. «Cette fois, nous faisons preuve d’optimisme», conclut Christophe Bifrare.