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Des entreprises centenaires au service du bois

Portrait de deux entreprises centenaires au service du bois

En terre combière, le bois est au cœur de l’activité depuis de très nombreuses années.

Le savoir-faire se transmet de génération en génération, la passion reste intacte et des entreprises s’inscrivent dans la durée.

C’est le cas de 2 établissements, fondés il y a plus de 100 ans, qui peuvent s’enorgueillir d’être des acteurs majeurs très actifs dans le secteur.

Bodenmann sans le « J »

« Nous cherchons menuisier sachant traire et faucher » c’est grâce à cette annonce que le patriarche, Jacob Bodenmann, originaire d’Appenzell Rhodes Extérieure, est arrivé à la Vallée de Joux à l’âge de 22 ans.

Il reconstruit et répare toutes les maisons après avoir vu le cyclone dévaster la Vallée de Joux. Il construit toutes les gares du Pont au Brassus, remporte une médaille de Bronze au Concours Cantonal d’industrie et du Commerce pour la construction de la charpente de l’église Saint-Léonard à Saint-Gall et est un des tout premiers à installer une génératrice à pétrole pour avoir de l’électricité.

En 1891, il fonde son entreprise. Chez les Bodenmann, une curieuse tradition voulait que tous les prénoms commencent par la lettre J. Depuis le patriarche Jacob, il y eu Jean, Jaques et Jeandaniel. Ce dernier prend gentiment sa retraite et laisse les rênes de l’entreprise à Marc Dépraz, rompant ainsi avec la tradition : J. Bodenmann, devient Bodenmann SA.

130 ans de savoir-faire

Fondée en 1891, au cœur de la Vallée de Joux, Bodenmann a inscrit au fil du temps dans son ADN les valeurs de savoir-faire et de rigueur qui ont fait la renommée et le succès de l’industrie horlogère suisse.

Historiquement active dans la charpenterie et la menuiserie, l’entreprise a peu à peu diversifié son cœur de métier et sa palette d’offres se divise désormais en six univers : l’agencement, la menuiserie-ébénisterie, les établis pour l’industrie horlogère, les protections murales, la résonance et les produits « sélection ».

Bodenmann est active dans la branche du second œuvre aussi bien public que privé, et réalise des projets sur sol helvétique comme à l’international. Les réalisations de marchés publics et les travaux pour les particuliers s’opèrent principalement dans la région de la Vallée de Joux et sur le bassin lémanique.

Chaque projet de Bodenmann est réalisé avec un sens élevé du détail et de la qualité, à partir d’un vaste choix de matériaux allant du bois au métal, en passant par le plastique, le tissu, la lumière ou le verre.

De l’établi pliant à l’agencement de cuisine, de la loupe d’horloger à l’ébénisterie à large échelle, ses créations – uniques ou produites en série – sont réalisées sur mesure, en fonction des besoins du client.

Étienne Berney SA

Sept générations

L’entreprise Etienne Berney SA est installée au Brassus depuis 7 générations et est spécialisée dans les travaux de menuiserie et de charpente.

Grâce à des structures adaptées, des collaborateurs qualifiés et de vastes locaux équipés, Etienne Berney SA offre une prise en charge complète de la construction ou de la rénovation d’une toiture. Depuis la fin des années 80, l’entreprise s’est spécialisée dans la construction d’escaliers sur mesures et de qualité.

Les trois secteurs, menuiserie-escaliers, charpente & ferblanterie-couverture, sont dirigés par des hommes de « terrain », actifs dans l’entreprise depuis plus de 20 ans.

A la carte

Les escaliers ajoutent à la renommée de l’entreprise :  du plus simple au plus compliqué, des balustres sculptés ou à la pointe de la modernité, tout est fait à la carte, sur-mesure. Du choix du bois, des formes, tout est à la discrétion du client ce qui rend chaque escalier unique. Les essences sont uniquement locales, les plus fréquemment demandées sont le chêne, le frêne et le hêtre.

Arnaud Pacelli, responsable du secteur escaliers se rend régulièrement en forêt choisir le bois « nous présentons nos demandes aux gardes-forestiers et nous choisissons nous-même. Le bois est emmené en scierie puis séché chez nous à l’air libre pendant 2 ans puis séché dans nos locaux dans un séchoir à 8% d’humidité. Il passe ensuite une année en stabilisation dans nos ateliers. Il est ainsi d’une excellente qualité. »

« Nous faisons beaucoup de haut de gamme mais nous avons une flexibilité énorme au niveau des tarifs, comme tout est fait à la carte. Le client peut même mettre la main à la pâte s’il a des soucis de budget ! L’essentiel pour nous est que son escalier s’intègre parfaitement à l’ambiance de la maison. »

« Le concept est élaboré avec le client du début à la fin, il n’a affaire qu’à un seul interlocuteur, du devis à la pose, en passant par le choix de l’essence et du design. Nous avons le même état d’esprit dans chaque corps de métier, que ce soit à la charpente ou à la ferblanterie. »

« Nous avons réalisé une villa à 87% en bois suisse, l’ossature (parois et murs porteurs) ainsi que la charpente ont été fabriquées dans nos ateliers. Le maçon a levé la dalle au sol, nous avons construit l’entier dessus : les escaliers, le plancher de l’étage, la toiture, etc. Et ce n’est pas plus cher qu’une maison en maçonnerie. »

Un escalier pour les lier

Deux entreprises centenaires qui, loin d’être concurrentes, joignent leurs forces pour créer une synergie combière. C’est le cas de l’escalier central du CIO, représentant les cinq anneaux olympiques.  Un joyau architectural où la combinaison des savoir-faire de Bodenmann SA et Etienne Berney SA, s’est révélé être une solution gagnante.

Fabriqué en chêne, l’escalier est la véritable colonne vertébrale de cette maison olympique. Sa forme géométrique rappelle admirablement les anneaux olympiques et le mouvement perpétuel des athlètes.

La réalisation de l’ensemble est aussi impressionnante que le résultat. La réussite du chantier doit autant à la technique des équipes qu’aux nouvelles technologies. Il a fallu interpréter et redessiner les plans fournis par les architectes danois 3XN, préparer en atelier et installer sur place avec une précision d’horloger.

Pas une seule boiserie, pas une seule coupe n’est identique. De quoi s’émerveiller encore plus devant cette œuvre titanesque. Ce n’est qu’après cinq mois de travaux d’installation (un mois par niveau) et l’investissement de plus de 15 spécialistes sur place que l’escalier prend enfin forme.

Commencé en juillet par l’étage le plus haut, les équipes ont dû travailler sous l’imposante verrière, sous laquelle le thermomètre dépassait vite les 35°. Des conditions anecdotiques vite effacées par l’éblouissant résultat subjuguant tout le monde, à commencer par les équipes elles-mêmes.