Qu’est-ce qui change pour les commerces ?
S’y retrouver dans les définitions
Le Conseil fédéral a prolongé jusqu’à fin février les mesures de restriction notamment envers les commerces. Moins de commerces qu’au printemps dernier doivent fermer et ceux qui le doivent proposent encore une formule de retrait personnalisé sur rendez-vous.
Du semi-confinement du printemps dernier, nous avions vécu et retenu les notions de commerce essentiel et de biens de première nécessité. Le tour de vis fédéral annoncé mercredi de la semaine dernière parle cette fois de «consommation courante», une appellation moins restrictive mais aussi moins lisible – auprès du grand public en tout cas.
S’y retrouver dans les définitions
Concrètement, les pharmacies et drogueries, lunetteries, blanchisseries, kiosques, magasins de fleurs, de jardinage et tout ce qui offre des réparations, pour citer des enseignes qu’on trouve en terre combière, restent ouverts, moyennant les précautions habituelles – parmi lesquelles l’annonce par le magasin du nombre de clients autorisés simultanément, calculé au dixième de la surface (cent mètres carrés, dix clients maximum). A noter que ces commerces ne bénéficient d’aucune aide publique, puisqu’ils fonctionnent. En revanche, les bijouteries, magasins de chaussures et de vêtements ferment.
Six enseignes fermées
Ils sont six, le nombre de commerces à avoir dû fermer: les boutiques d’horlogerie et de bijouterie Helvetica et BCR; la boutique Zap et son voisin l’électroménager Bonny. Du côté du temple, la cordonnerie Mouquin et l’atelier de mercerie De fil en aiguille. Ces recalés de la consommation courante, selon la définition de l’Administration fédérale, ne sont pas complètement interdits de commercer.
Le retrait sur place d’une réparation ou d’une marchandise commandée, le fameux «click & collect», est possible. Ces enseignes l’indiquent, avec leurs horaires, par le moyen d’une affichette en vitrine ainsi que sur leur site internet. La possibilité de commander en ligne n’a peut-être jamais été aussi utile! Certains pratiquaient déjà le click & collect au printemps 2020, sauf qu’à l’époque, la fermeture était totale et que les paniers devaient être laissés devant la porte du magasin ou dans l’arrière-cour.
Rideau sur la partie magasin
A la cordonnerie Mouquin, un rideau est tendu pour fermer la partie «magasin». Il reçoit toutefois ses clients, un par un, pour des réparations et des ventes de chaussures, mais de bébés. «Il faut jouer fin: je peux aussi vendre des chaussures plus grandes, mais les clients ne peuvent les essayer sur place. Cas échéant, je leur en laisse une série qu’ils prennent à domicile.
On doit vraiment se tenir! La police du commerce est passée l’autre jour au magasin, tout à fait courtoise au demeurant», explique le représentant des commerçants du Sentier, dont le moral n’est pas au beau fixe, même s’il relève la belle solidarité des Combiers avec leurs commerçants. Pour combien de temps encore? «Nous sommes toujours dans l’attente des indemnités. En tout cas, je n’y ai pas droit pour moi-même. Si les restrictions actuelles sont prolongées après la fin février, on va rater un nouveau printemps et là, on pourrait aller vers une fermeture définitive de certains magasins.
«On fonctionnait déjà à plein le printemps passé»
Autre témoignage, celui de Jean-Yves et Karine Bodenmann, le couple derrière la quincaillerie «Les Bode»: leur magasin n’accueille que deux clients à la fois, étant entendu que les personnes vivant sous le même toit ne comptent que pour un. Leur surface au sol permettrait d’en accueillir dix fois plus, mais ils ont préféré considérer l’exiguïté des passages obligés. Enneigement oblige, les pelles partent comme des petits pains. «On en vend actuellement dix par jour», explique Jean-Yves Bodenmann. «On a déjà fonctionné à plein et même davantage le printemps dernier, grâce notamment aux aliments pour animaux, essentiels, qui nous ont permis de rester ouverts, de montrer nos produits et d’accueillir sur rendez-vous.» «On cherche à être serviable et à disposition» ponctue son épouse. «On arrive toujours à trouver des solutions.»