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Le Sport comme vecteur d’intégration

La République des Sports

C’est à la Vallée de Joux que l’association whatSport est venue faire son tout premier camp estival multisports «La République des Sports» du 10 au 15 août derniers. Un camp destiné aux jeunes migrants afin de favoriser leur intégration dans la société helvétique par le sport.

Découvrir le sport

La République des Sports est née en 2019. Elle s’est donné pour mission de favoriser l’inclusion des jeunes migrants à travers le sport. A l’origine, elle ciblait les mineurs non- accompagnés. A présent, le public cible plus largement les jeunes migrants en général. Les participants de 18-30 ans sont également bienvenus dans le projet. La mission s’articule en trois volets: mettre le sport au service de l’inclusion sociale et du bien-être de jeunes migrants en les faisant dialoguer avec la jeunesse locale dans le Canton de Vaud; constituer une passerelle entre les institutions s’occupant de migrants et le monde du sport associatif, en facilitant l’accès des jeunes aux associations; et contribuer au développement des compétences personnelles, sportives et extra-sportives, dans un but d’autonomisation et de développement professionnel des participants. Ce camp permet aux jeunes migrants, actuellement vivant dans des foyers de l’Etablisse- ment Vaudois d’Accueil des Migrants (EVAM) ou en famille d’accueil, de s’initier à la pratique d’activités sportives variées, dans le but de favoriser leur bien-être et leur inclusion. Ils sont ainsi initiés à différents sports, ainsi que conférences et ateliers sur des thèmes ayant trait au sport (préparation, échauffement, journalisme, massage, préparation mentale). Un programme varié et ludique qui a régalé l’ensemble des participants.

Faire du sport

Déjà familiarisée avec la Vallée de Joux, l’association a permis à certains jeunes de participer aux JOJ 2020 en tant que bénévoles. Certains ont même été choisis pour participer au relais de la flamme olympique à l’ouverture des Jeux. Enthousiasmée par l’accueil et les infrastructures combières, c’est tout naturellement au Centre Sportif qu’elle a posé ses valises, le temps d’un camp estival. Natation, judo (avec l’ancien champion d’élite Sergei Aschwanden), volley, basket, yoga, breakdance, tir à l’arc, athlétisme… la liste n’est pas exhaustive et les jeunes ont pu essayer et découvrir toutes les facettes des sports, avec tous les avantages -pas forcément visibles au premier abord- que ceux-ci peuvent apporter.

Vivre le sport

Nous avons rencontré Nabila, 22 ans, arrivée d’Afghanistan en juillet 2018, qui fait partie de l’encadrement et s’occupe de la traduction en farsi. «Je suis très contente d’être dans cette organisation, j’ai toujours voulu faire du sport, chose impossible là d’où je viens pour une fille. C’est une organisation qui aide beaucoup les jeunes. Avant je n’étais qu’une participante, maintenant je suis aide-monitrice. J’ai été bénévole aux JOJ, j’ai pu faire du ski-de-fond et même du curling, mais je suis tombée amoureuse du judo, dans lequel je veux vraiment progresser. J’aimerais intégrer une école pour améliorer mon français. Dans 10 ans, je veux avoir une bonne vie sans problèmes, sans ceux que j’avais en Afghanistan. Je veux avoir une vie active pour aider les gens qui arrivent en Suisse et leur montrer que c’est possible si on s’en donne la peine. Je suis arrivée ici toute seule à 17 ans, c’était très dur car je n’avais personne. Heureusement mon petit frère est arrivé il y a quelques mois et notre mère va très bientôt être avec nous!» Mattia Piffaretti, président de l’association whatSport et responsable du camp, tient à rajouter «elle a des compétences extraordinaires, elle est notamment polyglotte! Et ces personnes sont des ressources précieuses pour faciliter les ponts entre les différentes populations. Le sport est une passerelle extraordinaire! Tous nos membres viennent du monde du sport, c’est ce qui nous unit et qui nous fait travailler dans la même direction.»

Contribuer au sport

Le jeudi 13 août était organisé un atelier-conférence intitulé: «Journalistes et athlètes, le tandem de nos pages sportives» à l’Hôtel de ville du Sentier. Les intervenants étaient Elisabeth Alli, réalisatrice TV, journaliste et écrivaine, responsable de la communication pour l’association whatSport; et Sergei Aschwanden, directeur général de l’association touristique de la Porte des Alpes, président de la Fédération suisse de judo et de jujitsu, médaillé olympique dans la discipline du Judo en 2008 et député PLR au Grand Conseil Vaudois. Leurs propos étaient traduits en farsi et en anglais par Aydin Dianat, ancien basketteur iranien, aujourd’hui agent-représentant d’athlètes.

1h30 pour permettre aux sportifs en herbe de comprendre les relations pas toujours évidentes entre les athlètes et les journalistes sportifs. Le témoignage fort de Sergei Aschwanden a mis en lumière toute la complexité des victoires et des défaites pour l’athlète, non seulement face aux journalistes mais aussi face à soi-même. L’entourage proche est le véritable moteur de l’athlète, qui a pu rebondir après sa défaite au premier tour aux JO de 2004 à Athènes alors qu’il était favori, pour décrocher le bronze quatre ans plus tard à Pékin. Elisabeth Alli, quant à elle, a montré les difficultés auxquelles font face les journalistes sportifs, contraints par les deadlines et les rédactions, pas tou- jours au profit de l’athlète.

Un camp plus que réussi pour la République des Sports, à qui l’on souhaite de continuer sur sa lancée avec autant de réussite, d’efficacité et de professionnalisme.