Qu’il a fait du bien de réentendre un concert !

Petite parenthèse de fraîcheur musicale – et de fraîcheur tout court dans un temple du Sentier tempéré – en cette fin de dimanche après-midi 26 juillet: un récital de clavecin d’une heure donné par Lionel Desmeules. Avant de s’asseoir à son instrument, le maître d’introduire sa prestation en vantant la musique en direct: «Vous pourriez écouter les pièces de ce soir d’un clic, sur internet, mais pourquoi vous déplacer ici? Il faut quelqu’un pour amener la musique en vrai. Chaque instant de cette soirée sera ainsi unique.»

Vingt-six pièces

Puis d’égréner vingt-six pièces d’un des maîtres français de cet instrument en la personne de François Couperin, qui fut professeur de clavecin des Enfants du Roy au 18e siècle. Vingt-six petites miniatures tout en délicatesse, aux noms évocateurs («La Gavotte», «La Florentine», «La Voluptueuse», etc.) écoutées dans le plus grand silence (le clavecin n’a pas un grand volume sonore) par une soixantaine de mélomanes. C’est une musique très rythmée. Les notes de la mélodie sont constamment jouées en alternance rapide avec leurs «voisines» directes; le clavecin est l’instrument par excellence de la trille.

Le facteur d’orgue et les propriétaires parmi le public

Une note sur l’instrument lui-même, vu qu’au contraire des pianos de concert, les clavecins diffèrent beaucoup les uns des autres. Celui-ci, couleur bois, présentait deux claviers de cinq octaves, l’un permettant de jouer la note plus fort et l’autre plus délicatement, en fonction du point où la corde est pincée. Il est l’œuvre de Yannick van Hove, présent sur place au Sentier, d’après un instrument de la fin du 17e; il a été prêté par un couple neuchâtelois, lui aussi présent sur place au Sentier.

On notera pour finir que Lionel Desmeules a déjà été celui qui avait présidé au dernier concert d’avant-confinement, le 7 mars dernier, avec la Chorale de L’Orient dont il est le vice-directeur.