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Repas à l’emporter : une bouée pour nos restaurateurs combiers ?

La période Covid a engendré de nouvelles pratiques de consommation en terre combière. Parmi elles, la livraison de repas, aux particuliers ou en entreprises

La période Covid a engendré de nouvelles pratiques de consommation en terre combière. Parmi elles, la livraison de repas, aux particuliers ou en entreprises, en a profité pour prendre son essor, permettant à de nombreux restaurateurs de garder la tête hors de l’eau. Cette nouvelle habitude va-t-elle prendre racine et s’inscrire dans la durée ? Va-t-elle cesser quand la crise sanitaire prendra fin ? Voici quelques éléments de réponse.

C’est temporaire

Pour Marc A. Hayek et les directions locales, l’objectif était à la fois de limiter les risques de propagation, tout en maintenant son soutien, tant à son personnel qu’au commerce local. Le Swatch Group s’est tourné vers cette solution depuis le 26 mai dernier, afin de limiter le brassage des collaborateurs. « Nous avons d’ordinaire la carte Reka lunch card, qui permet à notre personnel de manger dans tous les restaurants de la Vallée avec une participation de l’employeur de 50%, explique Pierre-Olivier Capt, en charge de la mise en place du projet pour Swatch Group, mais nous avons suspendu notre participation pour encourager nos collaborateurs à commander à l’extérieur, plutôt que de sortir. Nous nous faisons livrer des repas à un prix symbolique pour nos employés sur tous nos sites (Breguet, Blancpain et CHH Microtechnique) par plusieurs restaurateurs locaux. Ces derniers nous envoient une facture globale chaque semaine. Cette mesure est temporaire ; nous évaluons la réouverture des participations Reka et nos collaborateurs feront alors leur retour dans les restaurants combiers. »

Un service en plus

Pour Eva’s Restauration, la livraison des repas à l’emporter ajoute une corde à l’arc déjà bien fourni de Christophe Vaney. « Les premiers à s’y mettre ont été les employés de la grande manufacture vers la Golisse. Pour alimenter leurs équipes réduites, ils avaient réparti les commandes entre chaque boulangeries, sandwicheries, traiteurs et nous avions chacun la charge d’une semaine, pendant laquelle nous avons fourni jusqu’à 90 repas par jour. Un autre grand sous-traitant faisait déjà appel à nous pour les repas, avant le Covid-19, et continuera à le faire. Avec l’annulation ou le report des évènements, notre service traiteur est à l’arrêt ou presque, notre boutique de l’Orient est fermée pour l’instant et on s’occupe un peu de la cafète de l’ETVJ. Heureusement nous avons la boucherie, qui a bien marché pendant le semi-confinement. Mais j’aimerai continuer la vente de repas à l’emporter aussi pour les particuliers, installer différents points de retraits des repas devant les manufactures, j’espère que j’arriverai à mettre ça en place. C’est vraiment sympa que les manufactures donnent la possibilité aux traiteurs et aux restaurants de pouvoir travailler, alors qu’ils n’y étaient pas obligés. »

On ne change pas une équipe qui marche

C’est un peu plus d’un an, bien avant la pandémie, que la société STS fait appel à Christophe Vaney pour ses repas. Mais pas seulement. « Au début c’était pour les petits-déjeuners, il nous livrait des croissants et autres viennoiseries, commence Maria Mathieu, assistante de direction de STS. Il était venu nous démarcher et nous avons sauté sur l’occasion. Nos employés sont très friands de leurs sandwiches et très demandeurs ! J’ai proposé des repas en collaboration avec des tickets-restaurants que j’ai créé sur-place, puis on a fait évoluer les choses en pensant fortement à l’écologie : fini le plastique et autres services jetables, nous avons maintenant chacun une boite et des couverts lavables. On dépose sa boite le matin à l’accueil et on la récupère avec notre repas. Nous sommes tellement satisfaits du service d’Eva’s Restauration que pour toute grosse réunion avec des clients, au lieu d’aller au restaurant, on a Christophe ! ça fonctionne bien et en plus c’est bon. Tout le monde est content, il s’adapte à nos choix, on se réjouit qu’il revienne nous apporter les croissants ! N’oublions pas la pizzeria Chez Manu, aux Bioux, avec laquelle nous collaborons depuis la création des tickets -restaurants, nous sommes très friands de ses pizzas et on continuera d’en commander! conclue-t-elle. »

On va continuer et communiquer

Pour le restaurant du Centre Sportif, la vente à l’emporter « a permis de redémarrer gentiment l’activité, après deux mois de fermeture totale, indique Yann Rochbach, directeur, ça se faisait depuis toujours ici, mais ça ne se savait pas trop. Avec la période covid, on a senti une demande croissante, alors on va continuer, mais on va d communiquer davantage dessus. Nous avons été contactés par le Swatch Group pour des repas en livraison, mais c’est un système qui ne sera pas poursuivi car avec le restaurant, en plus des plats à l’emporter c’est nettement suffisant ! Puis parfois j’allais livrer moi-même ! On va continuer parce qu’on sent une demande, mais ce n’est pas le vente à emporter qui a sauvé les meubles, certains jours on perd même de l’argent ! »

Le Bellevue est resté ouvert dans la tête des gens

La vente à l’emporter a permis à Mallory Guillot et son mari, gérants, d’écouler dans un premier temps la marchandise en stock au début de la fermeture des restaurants, puis, le succès aidant, de garder dans un deuxième temps l’établissement presque ouvert, jusqu’à la réouverture officielle. « Nous avons eu beaucoup de succès avec nos plats à l’emporter pendant le semi-fonctionnement, explique Mallory. Les gens se sont habitués, nous avons même des clients qui reviennent tous les jours pour le plat du jour et n’ont pas forcément de manger au restaurant. Certains nous ont dit que ça se faisait beaucoup à l’étranger, nous, ça ne nous change rien au niveau logistique car on propose sur-place. Ça ne nous fait pas non-plus gagner notre vie. Ça nous a aidé surtout psychologiquement, aussi pour la reprise : dans la tête des gens le Bellevue est resté ouvert. Nous avons été contactés par des entreprises pour des livraisons mais nous avons décliné. Nos plats du jours sont composé uniquement de produits frais et nous en faisons une cinquantaine au maximum. S’il y en a la moitié qui part pour une entreprise, après nos clients seront lésés. Les manufactures n’ont pas le droit de dire « n’allez plus au restaurant ». Elles ne peuvent pas faire mieux que le Conseil Fédéral, c’est maintenant qu’on a besoin de soutien et pas quand elles (les manufactures) recréditeront les Reka lunch card. Si les clients ne sont pas incités à venir, ça ne va pas aller ! Le vente à l’emporter nous a fait découvrir une nouvelle clientèle, qui revient ! Alors ça s’inscrit dans la durée mais on privilégie quand même la consommation sur place. » conclut-elle.