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Les communes combières en période Covid-19

Cet article a été initialement publié sur la Feuille d’Avis de la Vallée de Joux

Les trois communes de la Vallée de Joux ont adapté leur fonctionnement à la situation actuelle et continuent d’assurer leurs services. Les horaires d’ouverture et numéros de contact sont consultables sur les sites internet respectifs des communes. Mais les syndics, comment gèrent-ils le quotidien de la commune? Interview.

TÉLÉTRAVAIL DE RIGUEUR

Pour respecter les règles de distanciation sociale, les syndics ont dû composer avec les moyens du bord. A L’Abbaye, Christophe Bifrare, syndic, s’explique «on a appliqué le principe de séparation des troupes. En gros un tiers des effectifs se trouve au bureau et on fait un tournus, on évite de se retrouver en même temps à la même place. On garantit ainsi que la commune fonctionne quoi qu’il advienne: la Step, la voirie, distribution de l’eau… Pour le moment tout est sous contrôle! On a mis en place le plan canicule: on est en contact permanent avec nos aînés et on s’assure qu’ils vont bien. Toutes les séances sont repoussées jusqu’au 30 avril par l’arrêté cantonal, sinon on a un système de gestion électronique de nos séances, à distance. Personnellement je ne suis pas inquiet de la situation, il faut éviter d’aller sur Facebook et tout ira bien! La situation est maîtrisée, il en va de la responsabilité des gens pour faire en sorte que ça ne dure pas. Je comprends que de voir beaucoup de touristes et des motards puisse énerver tout le monde, l’hôpital se passerait bien de ces potentiels accidentés!

ON MANQUE DE DÉCIDEURS

Patrick Cotting, syndic du Lieu, a opté également pour le télétravail «toutes nos séances du lundi se passent maintenant sur nos tablettes. Les prestations communales sont assurées, toutes les activités fonctionnent. Du côté du Conseil communal, aucun n’était agendé en mars et avril alors ça ne change rien pour nous.» Le syndic du Lieu confie ses inquiétudes pour le futur «on manque de décideurs à poigne. Il y a deux discours. Les messages ne sont pas cohérents, on ne peut pas dire restez chez vous et allez travailler. On a peur de prendre des décisions pour les PME, on rouvre les chantiers car on est dans l’incertitude de ne pas être payés. On doit prendre des décisions en laissant de côté l’émotionnel et faire face à cette situation particulière. A mon avis, on laisse trop de place au flou et cela ne me plaît pas du tout».

TOUT EST SOUS CONTRÔLE

Au Chenit, le syndic Stives Morand, se veut rassurant «Nos séances sont maintenues dans le respect des règles, nous avons de la place ici! Nous sommes soulagés de voir que la population a compris qu’on devait faire attention, la progression de la maladie est linéaire, ce n’est pas pire qu’annoncé. Mais restons attentifs car on ne sait pas ce qui nous pend au nez. Nous devons être très vigilant par rapport aux réseaux sociaux et à ce qu’on y voit, ce week-end par exemple les gendarmes étaient au Mollendruz, pas de radars mais arrêtaient ceux qui tiraient la roue. Il y a de gros risques d’accident et ce n’est pas le moment d’aller surcharger l’hôpital. Je tiens à préciser que la Vallée de Joux n’est pas un cluster comme on dit! 25% de la population a plus de 75 ans, nous avons la population la plus âgée du Canton, et les chiffres annoncés sont tirés de statistiques par rapport au nombre d’habitants. On teste ici beaucoup plus qu’ailleurs, on a donc mathématiquement plus de cas. La commune a fait son travail, les plus de 65 ans ont reçu des lettres. N’oubliez pas que sur 4600 habitants, elles représentent 1047 personnes. On fait tout notre possible pour satisfaire tout le monde mais sans discipline on n’y arrivera pas.»