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Les commerces combiers s’adaptent

Pour éviter de mettre la clef sous la porte trop rapidement, quelques commerces combiers parviennent à maintenir un semblant d’activité. Petits patrons, petites boutiques, chacun y met du sien dans la mesure du possible. Entretien avec quelques commerçants.

« Quelques mois tendus »

Christophe Bonny, patron de Bonny Electroménager : « le magasin est physiquement fermé mais les clients peuvent appeler et nous nous arrangeons, que ce soit pour recharger les clés de lessive, pour les dépannages et les livraisons. Economiquement, c’est un peu la cata ! Le personnel est en chômage partiel et on attend avec impatience le retour à la normale. On va avoir quelques mois tendus mais il ne faudrait pas que ça dure trop. L’avenir est incertain, c’est pourquoi chacun doit prendre soin de soi. »

« Situation compliquée »

Au restaurant Bellevue Le Rocheray, Mallory Guillot, responsable, ne cache pas son inquiétude : « Nous fournissons encore des repas à midi et le soir, mais pour écouler nos stocks restants. Les plats du jour sont mis sur notre page Facebook qui est régulièrement actualisée et nos clients peuvent également téléphoner. Mais la durée est limitée… on pourra tenir encore, mais peu de temps, on fait au jour le jour actuellement. On ne sait pas comment on pourra payer la marchandise si on repasse commande, on ne sait pas où on en est, la situation est compliquée. On est seuls (avec son mari, cuisinier) et notre enfant de 19 mois. Pour le moment le système marche plutôt bien, on a une clientèle d’habitués, nous sommes bien entourés. Nous écoulons notre marchandise pour minimiser les pertes, on essaye de sauver notre peau ! On remercie les combiers qui nous sont fidèles ! »

« On en sortira plus forts »

« Le magasin est fermé, commente Sarah Golay-Blondel, de Star Optique, mais un service d’urgence sur rendez-vous est mis en place. Nous ne faisons plus les examens, ni les lentilles mais si vous avez une ordonnance et un rendez-vous (par email ou téléphone) le service est assuré. Economiquement, c’est vraiment pas top. Tout le monde est au chômage technique, même la patronne ! On ne s’y attendait tellement pas, du jour au lendemain tout a changé : économie, sanitaire… on passe de tout à rien ! Je pense que ça va durer au moins jusqu’à fin mai… honnêtement, dans mon cas, je ne me fais pas trop de soucis, parce que je sais que dès que ça sera fini, ça va repartir ! Mais économiquement c’est dur car les charges continuent de courir…ok on aura de l’aide mais tout le manque à gagner car tu ne peux pas travailler ! Tu payes mais il n’y a rien qui entre ! Mon chiffre d’affaire est réduit à néant. C’est une mauvaise période à passer mais restons optimistes, on en sortira plus forts ! »

« Il faut se tenir la main »

Bertrand Mouquin, patron de la cordonnerie du même nom et représentant des commerçants à l’OTVJ, n’y va pas par quatre chemins « l’heure est grave. On fait ce qu’on peut pour sauver les meubles. On a créé un site exprès pour mettre nos catalogues où les gens peuvent commander, payer avec Twint et je m’occupe personnellement de la livraison. Pour le reste, je pense qu’on n’est pas encore au pic de la pandémie. Stopper les commerces est normal, on approuve par principe, mais on était en pleine commande pour la collection hiver 20-21 et que faire ? L’annuler ? Que faire de nos collections ? J’espère que les réparations vont continuer, je relève les caisses à l’entrée (où les clients déposent leurs chaussures) tous les jours, je livre… j’ai beaucoup de travail car je n’ai pas le choix. L’avenir pour moi est un grand point d’interrogation. Je suis inquiet pour les commerces. L’aide de l’état est une rigolade, on prête à crédit ! J’ai la trouille, certains ne tiendront pas le coup. Il faut se tenir la main, les gens doivent comprendre que l’heure est grave, on est sur la corde raide. Mes filles m’aident pour faire savoir à tous qu’on continue de fonctionner. On fait du commerce de proximité, on achète les uns chez les autres, on s’arrête, on cause, on prend des nouvelles, on est comme une grande famille à la Vallée…Là on ne sort plus, on ne consomme plus, on est bloqués. Le jour où ça va revenir, on ne sait pas comment ça va devenir ! Les commerces sont là, ne nous oubliez pas car bientôt il n’y en aura plus. On a vraiment peur. Le côté positif est qu’on reçoit beaucoup de messages de soutien, nos clients sont pratiquement nos amis, c’est quasi-familial. N’oubliez pas les commerces locaux, qui ont besoin de vous ! »

Tous les commerces continuant de fonctionner en cette période Covid-19 sont listés sur le portail dédié : favj.ch/c19 sous la rubrique « entreprises et commerces ». Horaires, modalités de fonctionnement, services proposés sont régulièrement mis à jour.